Vol 93 (avant-première)

Il aura fallu 5 ans. 5 ans pour que les réalisateurs mettent en scène l’événement du 11 Septembre qui a bouleversé les USA. Et même aujourd’hui, ce sujet est controversé, surtout aux USA où le film de Paul Greengrass a fait des émules. Car son film ne laisse pas indifférent. Sur les 4 avions qui ont été pris en otage, il a choisi de montrer le vol 93, celui qui n’est pas arrivé là où il devait s’écraser: Washington. Avion qui a raté sa cible car les passagers se sont liés et sacrifiés contre les terroristes. Le film dure 90 minutes car raconte le drame en temps réel.La moitié du film se déroule dans les bureaux des aéroports et autres : des hommes comprennent qu’un avion à peut-être était détourné, ce que personne ne croit. Mais au bout de quelques dizaines de minutes, l’engrenage se met en route: une des tour est touché. Cette première "partie" du film est très rapide, on voyage d’un bureau à l’autre, les chefs parlent un langage bien trop compliqué pour le commun des mortels, les employés s’excitent en découvrant que d’autres avions ont été détournés…et la nausée guettent ainsi que l’ennui. Car voir pendant 50 min les américains découvrirent que leur puissance n’est pas infaillible en employant des mots liés à l’aviation et l’armée est vite déstabilisant. Et puis, malgré les termes compliqués, on comprend l’enjeu et les images se font tellement entêtantes, rapides, nerveuses qu’on est oppressé et que notre seule envie est de quitter la salle. Mais on reste même si l’on connaît la suite car un des points forts du film de Greengrass c’est d’hypnotiser les téléspectateurs. Pour le reste du film, la "seconde partie", elle se passe dans le 4e avion où les passagers découvrent par téléphone ce qui se passe en bas. Et les terroristes qui sont dans l’avion, mettent leur plan à exécution: là aussi, nausée. Le sang, la peur et la pression se mêlent pour finir dans un grand champs vert. On ressort bouleversé, avec une envie folle de vomir. La magnifique musique du film nous hante ainsi que ces dernières images. Paul Greengrass a réussi un coup de maître: dans Vol 93 il n’accuse personne, il ne montre pas du doigt les terroristes, il est neutre. Il se moque même un peu des américains au début qui ne croit pas une seule seconde qu’on a détourné leurs avions. Et le film est filmé avec une telle intensité, vérité qu’on pourrait se croire dans l’avion. Avec en plus une belle moralité: l’union et l’entraide font la force. Un film à voir sur grand écran pour les âmes qui n’ont peur de rien mais qui ressortiront avec un noeud dans le ventre quand même et sur télé pour les âmes sensibles: malgré tout regardez le. Il le mérite.
Et dans quelques mois, on pourra découvrir le film d’Oliver Stone avec Nicolas Cage "World Trade Center" avec la quasi-certitude du même niveau de réalisation avec de très bons acteurs mais sans doute sans cette oppression dérangeante qui prend aux tripes.

Quelques critiques qui sont tout à fait justes:

"Vol 93 est un hommage fait d’images inoubliables et dérangeantes. Du cinéma viscéral de haute qualité, intense." Newsweek
"Intense, viscéral et évidemment bouleversant" Variety
" Une vision angoissante, qui vous subjugue littéralement. Un film capable d’enseigner de telles choses doit être vu. Il est temps." The Wall Street Journal

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