Le dernier Jarmusch se digère comme un bonbon sur le coup trop acide puis avec un peu de recul tout simplement délicieux. Broken Flowers c’est cela. Cette quête du passé à la fois comique et dramatique se révèle exceptionnelle et délicieuse...jusqu’aux dernières minutes. Pour conclure l’odysée de son héros Jarmusch nous livre une fin pour le moins décalé, déroutante qui nous laisse une impression de "non-aboutie". On est déçu: le film avait bien commencé mais la fin gâche tout. Et puis on laisse cette oeuvre burslesque et poétique décantée et on commence à apprécier cette fin singulière et originale. Oui Jarmusch nous a livré un petit chef d’oeuvre indépendant américain: un road-movie dans l’Amérique profonde (souvent utilisée dans films indépendants comme Love Song) aux côtés de Bill Murray (tout simplement fantastique!!). C’est ça le bonheur. Certaines scènes sont des bijoux et les rencontres sont excellentes. Jarmusch a truffé son film de détails, d’effets de style, de mise en scène soignée…et nous donne une patate d’enfer!! Un film qui fait aimer la vie, qui redonne le sourire. Jarmusch a fait la part belle aux femmes (Sharon Stone, Frances Conroy, Jessica Lange, Tilda Swinton, Julie Delpy,Clhoé Sevigny… ) mais le meilleur reste Bill Murray. On s’attache à lui malgré ses faiblesses, ses défauts, ses erreurs… après tout ce n’est qu’un humain. Un humain paumé qui cherche quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas couler. On vous la dit, un film humainement humain. Et au dessous de ce vernis, si on gratte un peu on retrouve la dimension psychologique de Don et les enjeux d’un film qui se veut plus profond qu’on ne le pense (l’amour, la mort, les enfants, le passé, les femmes…).
La dernière gâterie de Jarmusch se dévore d’un tout et si le tout est dur à avaler sur le coup, après avoir digéré, Broken Flowers se révéle un pur délice. Une ode aux femmes et à Bill Murray, qui excelle commme d’habitude! Loin de son hôtel en plein Japon, il se livre à un road movie dans le passé à la recherche d’un fils qu’il n’a jamais connu. C’est lent, c’est beau, c’est mélancolique, c’est poétique et tout passe par les regards; et oui c’est du cinéma. Du vrai, du rare.