(épigraphe de son dernier ouvrage inachevé)
Vous avez peut-être pu voir Philip Seymour Hoffman dans Mission Impossible III ou encore Polly et moi, mais jamais vous ne l’avez vu ainsi: on pouvait mettre son talent en doute, désormais on ne peut plus. Il ne l’a pas volé son Oscar du meilleur acteur. Il est difficile d’expliquer son jeu d’acteur tant on a l’impression qu’il ne joue pas mais qu’il vit son rôle. Tout est parfait, maîtrisé à la perfection de son allure à sa voix nasillarde à son ego démesuré. Mais ce film n’est pas seulement l’occasion de mettre en scène le talent de Hoffman mais surtout de découvrir qui était l’homme derrière ces grandes lunettes: Truman Capote. Personnage controversé mais faisant partie intégrante du Hollywood des années 60, Truman Capote est un des plus grands écrivains américains. Ici Benett Miller raconte une partie de sa vie (l’écriture de son plus célèbre roman De Sang Froid) la plus déterminante car elle influencera ses choix majeurs après cette histoire. Miller nous offre une réalisation dépouillée mais soignée, simple et complexe à la fois. La lenteur du film nous berce sur les remous de cette amitié entre un écrivain et un assassin qui va bouleverser leurs vies. Une relation portée sur les regards entre les deux hommes, tous deux à pieds d’égalité. Capote croit qu’ils ont besoin de lui, avant de réaliser que c’est lui qui a besoin d’eux. La complexité réside dans le comportement de Truman Capote. Miller le montre tout en non-dits et en regards. La clé sera dans les dernières lignes à la fin du film.