Etant donné que Sunshine sera le seul film de SF du génial Danny Boyle, ne vous privez pas pour admirer ce bijou. Et puis parce qu’il est le meilleur film de science-fiction ayant vu le jour en ces années 1990/2000. Ici pas de Bruce Willis et d’Armageddon (ouf je n’aime pas du tout ce film!). Danny Boyle nous place dans un contexte de science-fiction pour laisser transparaître d’autres genres: thriller psychologique, huit-clos, voire même film d’horreur. Sunshine n’est pas un banal film de science-fiction, n’en déplaise à certains. Le but est d’amener le spectateur à frissonner, de montrer les conséquences de cet enfermement et cette mission sur le mental des passagers d’Icarus I. Si au début du film on nage rapidement dans le suspense, l’angoisse et la tension viennent le rejoindre vers la moitié du film. Cette angoisse qui transpire de chaque plan est dû, d’une part à l’histoire mais aussi à la maîtrise de la mise en scène. Tout est stylisé dans Sunshine. Les plans du soleil sont magnifiquement bien réalisés et tout concourt à mettre le spectateur dans l’angoisse totale. Le dernier plan, lorsque Capa regarde le soleil,est très beau, comme si le temps s’était arrêté. Une façon de mettre un peu de beauté dans un monde de brutes… Le montage est rapide, saccadé, la tension monte, les plans s’enchaînent, le couperet tombe…Sunshine est loin d’être très drôle ou positif, mais il n’est pas pessimiste pour autant. Le fait est que l’on s’attache aux membres d’Icarus I: ils sont humains, ont leur défauts, leurs faiblesses. On peut se reconnaître en eux et les comprendre, ce qui est plutôt difficile à rendre dans un film de SF lorsque ça se passe des dizaines d’années plus tard. Le film reste assez complexe à comprendre et se lit sur différents niveaux. Je pense qu’il faut le regarder plusieurs fois pour tout voir et comprendre. On a également beaucoup critiqué Sunshine pour son côté "n’importe quoi, ça peut pas arriver, c’est impossible". Vous voulez que je vous dise? On s’en contre-fout!! L’importance dans le cinéma est de faire rêver, donner des émotions. Et Sunshine le fait. Il nous attire, nous fait rire, pleurer, nous épate, nous bluffe. Et puis il y a ce côté métaphysique et la notion de religion. Il y a cette histoire d’amour qui aurait pu avoir lieu. Il y a cet espoir en la race humaine: certains sont prêts à tout, même à tuer pour mener à bien cette mission. Mais Sunshine n’en reste pas moins triste et douloureux. Nous revient les yeux bleus de Cillian Murphy, le soleil, la beauté de cette histoire et l’angoisse qui transpire des plans. Cillian Murphy toujours aussi talentueux. Attirant et excellant dans son jeu. A ses côtés, il serait impossible de passer sous silence Chris Evans, loin des cabrioles de feu des 4 Fantastiques, ici sombre et torturé, et Rose Byrne, simple et douce, le coeur de Sunshine. Michelle Yeoh, Cliff Curtis, Troy Garity, Hiroyuki Sanada et Benedict Wong viennent compléter le tableau de cet équipage fantastique.
Sunshine est un bijou du 7e art brittanique . Un concentré de tous les genres qui épate par sa maîtrise et sa beauté. En quelque sorte, on reste sur les fesses. Et tant pis si c’est improbable, complexe, on espère plus qu’une chose: restez avec Cillian Murphy (qui va aller très très loin) et son équipage pour cette mission péril. Comme une sorte de V (V pour Vendetta), on espère qu’il y aura d’autres sauveurs comme eux, qui se battent pour l’humanité, pour nous. Esthétiquement très beau, mentalement dérangeant, Sunshine touche à la poésie et à la philosophie, notions qui manquaient à ce genre. Embarquez immédiatement, conseil d’amie.
Magnifique ta critique,tout comme le film.
KIS