Famille, je vous hais
Funukedomo, Kanashimi No Ai Wo Misero un titre à rallonge que vous serez forcé de retenir. Pourquoi? Parce que force est de reconnaître que pour son premier long-métrage Yoshida Daihachi, réalisateur de nombreuses pubs, suprend. C’est dans un condensé de genres que le le film trouve son originalité. Du burlesque à l’humour noir en passant par le drame, l’intrigue évolue dans un Japon rarement montré à l’écran. Dès le début, le spectateur est comme écrasé sous un rouleau compresseur. En effet, on rentre dans le film aussi vite que le chat est écrasé… Même si Funukedomo apparaît comme une simple comédie, le vernis craque rapidement. On discerne une réelle intention du réalisateur de brosser le portrait d’une famille des plus…spéciales. Les relations entre les 4 protagonistes sont rapidement exposés. De l’amour à la haine, du mépris à la vengeance, la famille en prend un coup. Les deux soeurs, Kiymi et Sumika, ne se supportent pas. Leur demi-frère Shinji, coincée entre les deux, n’a que faire de sa femme, naïve et soumise. Doublée d’une critique des plus cyniques sur le métier d’actrice, Yoshia Daihachi traite également de la condition de la femme au Japon. L’action se déroule principalement dans un univers clôt, leur maison, lieu de tous leur règlements de compte. La mise en scène participe aux rebondissements de ce scénario surprenant et se fond parfois dans l’imaginaire genre "manga". S’ajoute à cela un tourbillon de couleurs vives qui emportent le spectateur dans l’univers très particulier de la culture japonaise. Culture japonaise qui se matérialise sous les traits des acteurs, excellents: Sato Eniko, Satsukawa Aimi, Nagasaju Hiromi et Nagase Masatochi. Le quatuor étonne par sa prestation des plus remarquables et l’on ne peut qu’espérer pour eux une carrière internationale.
La famille présentée sous toutes les formes dans le cinéma actuel, a rarement était aussi originalement bien mis en scène. Drôle, frais, cruel, coloré et touchant, Funukedomo est un délice aux saveurs exotiques dont le spectateur se délecte du début jusqu’à la fin.