La fillette de l’océan
Le film choral est un genre auquel les débutants n’osent pas trop s’attaquer pour leur premier long-métrage. Parce qu’il est retords et qu’il est facile de tomber dans les nombreux pièges. Et pourtant, Etgar Keret et Shira Geffen pour leur premier long s’y frottent mais ne se piquent pas. Car ils ont réussi à éviter le nombre trop élevé des personnages et une compréhension emmêlée. Leur histoire à eux parlera de méduses. Enfin, d’Israëliens qui sont en quelque sorte des méduses. Ils sont ballotés par le destin, n’arrivent pas à se poser, errent. D’abord il y a Keren qui se casse la jambe le jour de son mariage et doit annuler sa lune de miel. Batya, elle, seule rencontre une petite fille venue de l’eau qui la suit, mais ne parle pas. Et puis il y a Joy, qui s’occupe des personnes âgées, bien qu’elle préféra les enfants. Et tout ce beau petit monde de se croiser, se cogner au détour d’une rue, de rencontrer des gens, de réapprendre à vivre et d’aimer. C’est avec plein de poésie et d’humanité que le destin de ces personnes, qu’on ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, est mis en scène. Mêlant fantastique et réalité, les deux réalisateurs raconte une sorte de conte humain, une leçon de vie. Une bouffée d’air frais dans un monde de brutes. Le début est plutôt pessimiste mais heureusement cette petite fille rousse va traverser le film pour l’illuminer et redonner des couleurs à un monde qui en manque cruellement. Beaucoup d’espoir, d’humanité, de tendresse et d’émotion pour ces méduses, interprétés excellement bien, qui ne manqueront pas de vous séduire. Pour ça, il vous suffit juste d’avoir un coeur.