Alexandre

Tout est dans la démesure

Colin Farrell. Pathé Distribution Angelina Jolie et Colin Farrell. Pathé Distribution Jared Leto et Colin Farrell. Pathé Distribution
Malgré les mauvaises critiques, le biopic d’Oliver Stone impressionne par sa qualité.

La vie d’Alexandre Le Grand à travers son enfance, ses guerres et ses amours, de sa conquête du monde à sa déchéance.

Janvier 2005 sortait Alexandre, biopic du conquérant, que j’avais découvert dans les salles obscures. Juillet 2007 on se revoit ce Alexandre, avouons-le, par gourmandise. Beaucoup critiqué, le film d’Oliver Stone sépare mais rassemble également: tout le monde s’accorde à le dire, le film ne fait pas dans la demi-mesure. Et ceci question décors, acteurs, longueur du film (2h50), genre (le péplum, peu utilisé aujourd’hui). Oui, Alexandre impressionne sur la forme. Mais quand n’est-il sur le fond? Sur le fond, Alexandre impressionne deux fois plus. Loin des faiblardes adaptations qu’on aurait pu faire sur ce grand homme, Stone se lance pendant 2h50 et raconte. Le souffle épique se mêle au drame et à la psychologie. Utilisant divers effets de style pour ne pas lasser son public et une narration en constant mouvement, jamais son Alexandre ne se perd ou s’oublie. Certains n’y voit que de l’esbrouffe, du vide emballé dans de jolis décors, il n’en est rien, n’en déplaise aux mauvaises langues. A l’immense et grandiose bataille contre les perses, s’oppose la psychologie complexe des personnages que Oliver Stone essaie de cerner. De la mère possessive et aimante mais cruelle et revancharde au père brute et barbare, détesté et admiré à la fois, le réalisateur essaie de remettre en place le puzzle de la vie d’Alexandre, façonné, malgré lui peut-être, par ses parents. Une psychologie extrêmement complexe mais terriblement passionnante. Coincé entre deux parents qui se haïssent, Alexandre ne trouve le réconfort que dans les bras de son amant, Héphaïstion, le seul en qui il a confiance. Celui qui l’aura aimé pour lui et non pour son statut de conquérant. Un an avant la balade douce-amère de Ang Lee, Brokeback Moutain, Oliver Stone touche à l’homosexualité avec pudeur, rendant ces deux amants, beaux. A Héphaïstion s’oppose la première femme d’Alexandre, Roxane, loin d’être docile et fragile. Pour camper ce (anti-?)héros, c’est Colin Farrell qui met le pied à l’étrillé et trouve ici un de ses meilleurs rôles. Il y croit et on y croit. L’irlandais nous montre sa capacité à totalement s’emparer du rôle d’Alexandre, loin d’être facile, pour se l’approprier et ne faire plus qu’un avec lui. A ses côtés, et non moins impressionnant, Angelina Jolie, magnifique dans sa cruauté et son amour pour son fils, Val Kilmer, Anthony Hopkins, Jonathan Rhys-Meyers, Rosario Dawson et Jared Leto, toujours aussi beau, avec des yeux toujours aussi magnifiques, moment de calme et de beauté dans un monde de brute.

Colin Farrell. Pathé Distribution

La chute d’Alexandre Le Grand, Oliver Stone la filme, et jusqu’au bout il ne jugera jamais cet homme, le montrant dans sa folie et ses faiblesses plutôt que dans sa force. Il ressort de ce film beaucoup d’admiration mêlé à une envie de faire connaître ce destin qui s’arrêta à 32 ans. Ici, les mauvaises critiques deviennent des qualité. Oui, Alexandre est pompeux dans sa narration, ses décors et sa forme. Oui il est démesuré, mais cela à l’image de son personnage principal. C’est d’ailleurs cela la plus grande force d’Oliver Stone: refusant tout classicisme coincé et faisant fi des mauvaises langues, il crée un film démesuré à la démesure d’Alexandre. Un film tout simplement grand.

Affiche américaine. Pathé Distribution
 

6 thoughts on “Alexandre

  1. j’adooore ce fiilm !c’est un vrai bon film qui est bien réalisé !

    on éspère qu’il y aura autres jobs de ce genre ! ^^

  2. Oui un point important est que la réalité historique n’a pas été modifiée pour correspondre aux critères aseptisés d’holywood, ici avec la bisexualité d’alexandre. J’ai beaucoup aimé le film, d’une grande puissance et beauté visuelle et avec des acteurs vraiment bons, et un equilibre entre alexandre, en tant que personne et avec ses sentiments et son « oeuvre » avec batailles et conquêtes a tout va. Petit détail surement anodin mais dommage, le fait qu’angelina Jolie ne prenne pas la moindre ride de la naissance d’alexandre a sa mort ^^

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