Déficit (avant-première)

Un film qui frôle le déficit

Studio a déclaré que l’émeute la plus tumultueuse du Festival de Cannes 2007 avait été lors de la présentation en avant-première de Déficit, première réalisation de Gaël Garcia Bernal. J’y étais, j’ai vu et j’ai vaincu. Petit récit hors-norme d’une soirée hors-norme, avec la critique du film, bien sûr.

Faisant partie de la Semaine de la critique j’ai eu un badge prioritaire (comme la presse). Deux heures avant la projection du film, nous nous pointons. Nous sommes les premiers dans la file. Génial. Sauf que les videurs nous annoncent qu’il y a plus de 200 invités et que nous ne rentrerons pas dans la salle.Génial. L’attente est longue (mon dieu qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour voir G.G.B!!).Mais en fin de compte, ce qui est le plus drôle c’est voir les gens essayaient d’entrer en se faisant passer pour des amis de Bernal ou des amis de la soeur de celui qui connaît le videur de telle boîte et qui connaît le frère de celui qui travaille dans la salle de cinéma. Emeute il y a eu, ça oui. Nous gardons espoir pour rentrer et là qui voit-on? Je vous le donne en mille, Monsieur Alejandro Gonzalez Inarittu. Oui, le grand réalisateur qui arrive à passer de justesse, à moitié étouffé par les hordes de groupies qui scandent à n’en plus finir " Gaël Garcia Bernal". Walter Salles passent rapidement (et oui!!). Ensuite, alors que nous n’avions plus d’espoir, une dame se tourne vers nous et crie au garde de la salle "Faîtes-en rentrer 30 de ceux-là!". Et oui, nous avons vaincu les deux heures d’attente, debout, dans le froid de Cannes, écraser contre les barrières. Nous rentrons ébahis, heureux. Dans la troisième heure qui suit notre arrivée devant la salle, Jean-Christophe Berjon interviewe sur scène Diego Luna, Walter Salles, Alfonso Cuaron et Inarritu, ses amis du cinéma (il manquait plus que Almodovar). Toujours pas de Bernal en vue. Au bout de 45 min environ, G.G Bernal entre sur scène, sous les applaudissements du public. Quelques questions à l’acteur-réalisateur (il est tout petit mais super craquant) qui répond en espagnol, s’il vous plaît. Même si il dit quelques mots en français: on l’entend d’ailleurs expliquer qu’il a mal à la gorge. La salle est remplie, le film commence. Oui, des gens se sont battus pour pouvoir entrer. Des gens ont crié de joie lorsqu’ils sont rentrés. Des gens ont failli mourir écrasé (j’exagère un peu là). Et vous voulez que je vous dise le plus drôle? Le film n’était vraiment pas génial.

Ok, Gaël Garcia Bernal est beau, sexy, très bon acteur. Mais en tant que réalisateur il ne vaut pas grand chose. Son film raconte une journée dans la vie de Cristobal, jeune fils à papa, bourré de tunes, qui ne fout rien de la journée. Ca aurait pu être sympa, mais Bernal ne fait qu’effleurer son sujet. Il esquisse à peine les problèmes politiques, le racisme et le père qui s’est tiré traînant dans des affaires plutôt louches. Néanmoins c’est rigolo, les dialogues sont légers, mais franchement il y a peu à dire sur ce film. La seule chose qui nous empêche de décrocher c’est qu’on sent que tout n’est pas rose, qu’il va se passer quelque chose. Il se passe quelque chose, ok, mais le tout est beaucoup trop inexistant. C’est ce qu’on ressent après avoir vu le film: la sensation étrange de n’avoir vu que du vent. Dommage car Bernal a du talent. Espérons que ces amis présents dans la salle, dont les papas de Babel et Les Fils de de l’homme (deux chefs d’oeuvres d’humanité) vont lui botter le train. Mais le pire dans tout ça, c’est que j’ai même pas eu d’autographe (même si je l’ai approché de près). Sniff, sniff.


Un acteur, Diego Luna, et trois génies, Inarritu, Salles et Cuaron, dans une même salle…le rêve!


Diego Luna, Inarritu et Cuaron.




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