Aux films noirs des années 70 comme Le Cercle Rouge et Le Samouraï (très bons films), le film de Curtis Hanson, L.A Confidential n’a rien à envier. Dans une ambiance noire et glamour, les policiers se frottent aux truands de la ville. Mais une affaire plus ambiguë les interpellera. Alors qu’aujourd’hui l’action aurait été de mise sur les 3/4 du film, Hanson privilégie les personnages. Il dote Bud White, Jack Vincennes et Ed Exley d’une forte épaisseur psychologique, leur donne un passé et une conscience. Ce polar bénéficie de rebondissements et d’une intrigue bien menée, prenante et intéressante. La Dahlia Noir de Brian de Palma semble, à ses côtés, une pâle copie. Curtis Hanson tire les ficelles de cette sombre histoire où se mêle racisme, prostitution, vengeance, presse et cinéma. Sans oublier le charisme des trois acteurs principaux: Russell Crowe, Kevin Spacey et Guy Pearce. Trois grands acteurs qui étaient au début de leurs carrières (sauf pour Kevin Sparcey qui avait plusieurs films importants derrière lui comme Usual Suspect ou Seven) mais qui montrent déjà à quel point ils sont talentueux. Et pour prouver que Hanson ne s’est pas trompé en leur confiant les premiers rôles, Russell Crowe et Kevin Spacey recevront respectivement un oscar du Meilleur acteur pour Gladiator (en 2000) et American Beauty (en 1999) pendant que Guy Pearce se tournera vers des projets moins ambitieux comme le magnifique Memento. Au côté du casting masculin, Hanson confit le seul rôle féminin à la belle Kim Basinger, actrice plutôt discrète, éclairant ici ce monde noir et masculin de sa beauté douce et sa blondeur.
L.A Confidential est sans doute LE film noir des années 90, et le meilleur polar glamour "historique" depuis longtemps. Violent, prenant, drôle, bien interprété, bien réalisé, le film de Curtis Hanson donne une aperçu du Hollywood des années 50 à travers la police. Russell Crowe, Kevin Spacey, Guy Pearce, Danny de Vito, James Cromwell et Kim Basinger sont parfaits. Chef d’oeuvre depuis 10 ans, L.A Confidential n’a pas pris une ride et reste un incontournable que pour l’instant aucun réalisateur n’a réussi à détrôner.