Sophie Scholl les derniers jours

La vie de Sophie Scholl

Julia Jentsch.

En 1943, Sophie Scholl jeune étudiante de 21 ans est arrêtée avec son frère pour avoir distribué des tracts anti-nazis sous leur groupe de résistant: La Rose Blanche. Sophie est interrogée et emprisonnée par la Gestapo.

Peu vu, peu montré, peu connu. Et pourtant… A l’heure où des dizaines de comédies américaines vachardes sans esprit et totalement sans intérêt inondent les salles, il y a un petit joyau brut que l’allemand Marc Rothemund a offert au cinéma et qui est passé presque inaperçu. Et qui ne le mérite pas. Sophie Scholl raconte les derniers jours de son arrestation à son exécution à travers les interrogatoires, le jugement, la prison et les dernièrs instants de la jeune femme. Un portrait extrêmement fort. A travers une réalisation simple, sans dorures inutiles, Rothemund capte l’essentiel de la personne de Sophie notamment par les interrogatoires. Nerveux et intense, Sophie Scholl est un grand coup porté au cinéma et aux spectateurs qui souffrent avec elle. Elle, si forte, qui ne faillira que deux ou trois fois. Elle affrontera la mort de face, libre. Peut-être est-ce de l’admiration dans le dernier regard que lui lance Robert Mohr, son interrogateur. L’admiration on en a, pour cette jeune femme qui ira jusqu’au bout de ses idées, pour ce réalisateur qui a su si bien traiter le sujet et pour l’actrice. Julia Jentsch, que l’on avait découverte dans The Edukators, montre un talent immense et une intensité forte. Fabian Hinrichs et Florian Stetter, les deux autres condamnés (son frère et un ami) sont parfaits également. Un troisième long-métrage qui ne laisse pas de glace et qui éprouve le spectateur, qui lui noue le ventre et lui fait mal. Douleur à son apogée lors des dernières secondes du film, un écran noir avec le bruit des pas des condamnés, leur respiration, leurs derniers mots et leur mort.

Il est parfois bon de se rappeler le passé pour ne pas refaire les mêmes erreurs ou l’oublier. Ici c’est pour ne pas oublier cette jeune femme Sophie Scholl, militante, qui perdit la vie pour avoir donné son avis et avoir voulu un monde meilleur. L’histoire de l’Allemagne n’a pas finit de faire parler les caméras et montre que les plaies ne sont toujours pas cicatricées. Peut-être est-ce une thérapie. Good Bye Lenin (fin du communisme), La Vie des Autres (1980-Stasi), deux chefs d’oeuvre allemands, parlaient aussi d’histoire et de maux. Si le cinéma américain est sur le déclin, le cinéma allemand, lui, a encore beaucoup beaucoup à donner. Et nous, nous n’attendons que ça: les recevoir.

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