La Chambre des Morts (avant-première)

La Chambre des Secrets

Mélanie Laurent et Eric Caravaca. Bac Films

Gilles Lellouche. Bac Films Bac Films

Deux amis renversent un homme, tué sur le coup. Ils découvrent un paquet d’argent à côté de lui: 2 millions d’euros. Ils prennent la monnaie et noie le corps. Le lendemain, la police retrouve une fillette aveugle assassinée dans l’entrepôt à côté où l’homme a été renversé. Lucie, une jeune brigadière mère célibataire et son coéquipier Moreno prennent l’enquête. Quel lien y-a-t-il entre l’homme aux deux millions d’euros et la fillette assassinée? Qui l’a-tué? Que va faire l’assassin qui a vu l’accident?

Pour son premier film, Alfred Lot adapte Frank Thilliez. Ca donne un polar froid, dur, violent qui se transforme peu à peu par un thriller mêlant taxidermie et sciences occultes, ce qui n’est pas de très bon goût. Mais il y a une grande maîtrise dans la réalisation, notamment dans la première partie du film. Dans la froideur du Nord de la France, son film commence sans effets particuliers, ne misant pas sur la surenchère, préférant une mise en scène épurée, réaliste et sociale. Ce polar français qui, sur le début n’a rien a envié aux polars américains, met mal à l’aise et dérange. C’est parfois horrible, parfois nerveux comme un fil tendu, mais ça marque, qu’on aime ou pas. Dommage que la fin se perde et nous perd, nous, spectateurs, en ne nous donnant pas toutes les réponses et en résolvant cette enquête peu crédiblement. On dirait que le réalisateur veut choquer pour choquer au risque de se perdre. Ca fait froid dans le dos, grâce à une mise en scène tendue et à une interprétation tout en finesse et intelligence: Mélanie Laurent, Eric Caravaca, Jonathan Zaccaï et Gilles Lellouche. La relève du cinéma français est en bonne voie.

La Chambre des Morts, très bon polar français, malgré quelques questions qui restent sans réponses et une résolution qui gâche un peu la fin du film, nous surprend, nous fait frissonner, nous fait sursauter et nous plonge dans une réalité sociale froide et dure. Un grand casting mené par quatre "jeunes" acteurs, quelque uns des meilleurs, dont le jeu rajoute à l’intensité du film et à sa nervosité. Un film à réserver aux plus âgés et qu’on ne risque pas d’oublier, qu’on aime ou pas. Pour un premier film, c’est fort.

Bac Films

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