En voyant le film, un constat s’imposa à moi: certains morceaux ont été changé ou enlevé (voir dans la bande annonce) et le film est amputé de sa dernière partie, la fin donc, à mon sens la plus importante. Pourquoi tant de haine? Alors que le film partait plutôt bien, on se retrouve avec un film…incomplet!! Du jamais vu. Si l’atmosphère est bien recrée et les décors très bien faits, dont les effets spéciaux, on regrettera une histoire pas assez développée (sans doute dû à la fin manquante) et un manque flagrant de noirceur. Ayant lu les livres de Philip Pullman j’aurais pu m’attendre à un film marqué par la psychologie complexe des personnages (dont Mme Coulter, un des plus complexes) et les sous-thèmes developpés par le livre: la religion et le pouvoir du Magisterium. Malheureusement Chris Weitz s’est contenté d’un film fantastique pour enfants. Dans ce rôle là, il assure. Mais on se serait attendu à mieux. La dimension politique du film est esquissé, c’est déjà ça. Mais A la Croisée des Mondes est trop court pour explorer tous les personnages et les clans qui se forment. D’autant que l’intrigue peut paraître un peu compliquée pour ceux qui n’ont pas lu le livre.Il n’y a plus qu’à relire les livres pour compléter le film. La jeune héroïne est interpretée par une inconnue Dakota Blue Richards qui est étonnante mais manque de conviction lorsqu’elle souffre. Daniel Craig, fringuant, classe, yeux bleus durs et froids, est son oncle Lord Asriel, un rôle qui lui va comme un gant mais qui n’apparaît pas assez à l’écran. Nicole Kidman, diabolique et ravissante, donne à peine un aperçu de ce qu’aurait été son personnage si on lui avait donné plus de temps à l’écran. Elle est froide, ambigüe, manipulatrice…et a surtout une classe impressionnante. La jolie française Eva Green incarne la sorcière Séraphina et Sam Elliott le navigateur Lee Scoresby. En vrac, Ian McKellen fait la voix de Iorek, l’ours en amure, Christopher Lee fait une ou deux apparitions en Haut Conseiller, Ian McShane, Kathy Bates et Kristin Scott Thomas font les voix des daemons, en vo of course.
Un film qui esquisse tout ce qu’il aurait pu être, c’est à dire un grand film qui sous ses airs de blockbuster et de film fantastique aurait caché des personnages complexes et une intrigue politique passionnante. En place de ça, Chris Weitz nous offre un beau divertissement avec de l’action, de l’humour et des frissons mais à réserver aux jeunes. Un film incomplet (où est passé la fin??? Au secours on a perdu la fin de A la Croisée des Mondes!!) qui n’aurait pas souffert d’une bonne demi-heure en plus. La Boussole d’Or aurait pu être un tas de chose, il est un bon divertissement de fin d’année. Qui nous fait attendre la suite, avec certes un peu de sceptitude, mais avec surtout de l’impatience. A suivre, donc.
A la Croisée des mondes – La Boussole d’Or
Chris Weitz part à la conquête des Royaumes du Nord
Lyra, jeune fille d’une douzaine d’années, vit au Jordan College sous la surveillance du Maître du Collège. L’enfant passe son temps à se disputer, gentiment, avec les jeunes gitans et son meilleur ami Roger au côté de son daemon, Pan. Ils jouent aux Enfourneurs, des gens mystérieux qui enlèvent des enfants. En parallèle, elle découvre que son oncle Lord Asriel a fait une découverte fondamentale: la Poussière. Rapidement la petite fille, curieuse et un peu insolente, se retrouve mêlée à tout ça lorsque son meilleur ami est enlevé et qu’elle devient l’assistante de la belle mais étrange Mme Coulter.
A ne surtout pas voir. C’est horriblement joué.