Le Top 20 des Meilleurs Films de l’année 2007
Après de nombreuses tergiversions, le verdict est tombé. Malgré les dizaines de films vus et les centaines de films pas vus, j’ai réalisé un petit classement de mes films préférés de cette année. Oui, il y a plein de films qui aurait mérité d’être dedans, certes. Mais l’on ne peut pas tout voir. Ce classement de 20 films (il y en avait trop je pouvais pas faire un classement de seulement 10 films) est donc exhaustif et risque de s’enrichir tout au long de l’année des films rattrapés en DVD.
Le trio de tête compte 3 films engagés de différentes nationalités: un allemand, un américain, un roumain. Les 3 réalisateurs montrent leur pays en proie à des démons passés ou actuels mettant en scène des humains pleins de faiblesses, de failles, de convictions que la vie effrite.
1- La Vie des Autres (drame de
Florian Henckel von Donnersmarck):
Dans l’ombre, un homme, Wiesler, travaillant pour la Stasi, interroge, arrête, condamne. Dans la lumière, un écrivain de pièces de théâtre reconnues et sa femme, une actrice. Wiesler les espionne à travers des micros. Découvre un monde de lumière qui ne tarde pas à se teinter de noirceur. Lui, au contraire, s’ouvre vers les arts, l’émotion, la vie…Le film sorti en salles un 31 janvier 2007 n’a laissé aucune chance aux quelques milliers de film sortis pendant les 11 mois suivants. Remarquable en tous points (le grand et regretté Ulrich Mühe nous a quitté cet été), Florian Henckel von Donnersmarck (apprenez-le par coeur, c’est un conseil) signe ici son premier film. Et avec, perpétue le renouveau du cinéma allemand qui avait commencé par le superbe Good Bye Lenin. Si vous avez loupé La Vie des Autres en salles, découvrez-le sans plus tarder. Et plus vite que ça!
2- Dans la vallée d’Elah
(drame de Paul Haggis):
Rappelez-vous de Collision, oscar 2005. Déjà Paul Haggis pour sa première réalisation nous montrait un côté de l’Amérique, loin de l’American Dream. Le racisme en était le premier sujet. Deux ans plus tard, le grand Paul Haggis prouve qu’il n’a pas perdu la main et le sens critique. Cette fois-ci il est question d’un père (Tommy Lee Jones, formidable) qui apprend que son fils, soldat, à son retour d’Irak, a disparu. Dans la vallée d’Elah (le sens du titre vous sera expliqué dans le film) est encore plus douloureux que Collision. Chargé d’une intensité brûlante et dévastatrice dans chacune des ses scènes, le film est, sans hésiter, LE film américain de l’année. Nous renvoyant une nouvelle fois les horreurs de notre monde en pleine figure, le film va jusqu’à montrer la race humaine telle qu’elle a rarement été montré: en monstre. Sans concession. Comme Collision. Le cinéma américain a rarement été aussi bon.
Palme d’or indiscutable. Parce que Cristian Mungiu, sans se départir d’une neutralité presque cruelle, filme dans la Roumanie des années 80 cet avortement illégal et les choix dont vont devoir faire les deux héroïnes. Anamaria Marinca est bluffante. Le film, sans aucune musique, dans une atmosphère qui aurait pu être glaçante, mais qui ne l’est pas totalement grâce aux acteurs en état de grâce, est dur, choquant, réel, humain et intelligent. Et pour tout ça, 4 semaines, 3 mois, 2 jours est un grand film.
Zach Snyder, petit génie en puissance, révolutionne le monde du péplum et du cinéma. Esthétiquement magnifique, son adaptation du comic 300 nous colle au siège. Une pure merveille sur l’honneur et le courage, qui ne devient que plus passionnante de minute en minute. On attend impatiemment son prochain film…
Il y a Brad Pitt (Jesse James) dans un champ de blé, fatigué, parano, un peu fou qui ne sait pas que dans quelques heures il sera mort. Dans son ombre, Casey Affleck (Robert Ford) admirateur de la légende Jesse James qui deviendra un de ses proches avant de l’abattre dans le dos. Ca dure 2h40, ça porte un titre à rallonge (mais quel titre!!!), ça parle de tout et de rien, ça n’est pas un film d’action. Ca a tout pour répugner le grand public. Et pourtant dans la froideur de la légende qui semble impénétrable de Jesse et ses hommes, Andrew Dominik se faufile filmant les regards, les silences, les gestes. Pour montrer l’homme et non la légende. Et pour dévoiler un acteur, Casey Affleck, auparavant dans l’ombre de son grand frère, Ben, aujourd’hui sur les chemins de la gloire.
6- Hot Fuzz (comédie policière d’Edgar Wright)
7- Les Chansons d’amour (drame musical de Christophe Honoré)
Il y a des films comme ça qu’on oublie pas. Qui enchante. Christophe Honoré, réalisateur français, réalise un drame musical: une histoire d’amour dramatique avec des chansons. C’était risqué. Finalement on assiste à un long métrage bouleversant, poétique, vrai et terriblement bien joué (Louis Garrel en tête).
8- Persepolis (animation de
Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud):
Persepolis parle d’amour, d’amitié, d’humanité, de tolérance, de guerre, de peur, d’enfance, d’adolescence, de fleurs, de racisme, de préjugés, de révolution, de réalité, de rêves, de musique…Perselopis est autobiographique,triste, drôle, émouvant, terrifiant, noir et blanc et beau. Persepolis est une merveille du 7e art, un film d’animation pour les enfants et les adultes. Et surtout une leçon de vie. Magnifique.
9- Half Nelson (drame de Ryan Fleck)
Film indépendant mais pas intello, Half Nelson broie ses personnages, surtout Dan Dunne, prof camé. Et nous avec. Image un peu flou, caméra à l’épaule, Ryan Fleck montre l’amitié entre un prof et sa jeune élève. Evite misérabilisme et clichés lourdeaux. Ryan Gosling, acteur brillant et magnifique, porte tout sur ses (frèles) épaules. Nous livre sa plus grande prestation. Vive lui!
David Fincher est un maître, un génie. Un génie qui a donné deux des plus grands films de la décennie (c’est pas mal pour un seul homme): Se7en et Fight Club. Alors quand on sait que son nouveau film sort, on y court. Et la surprise est là. Loin de l’ambiance crade de Se7en, loin des tribulations anarchistes de Brad et Edward, Zodiac suscite l’étonnement. Pas de courte durée (2H40), pas beaucoup d’action, pas de meurtres vraiment apparents, pas de Brad Pitt ni de Edward Norton…il reste quoi alors? Un grand film dépouillé sur le tueur le plus connu de USA, jamais attrapé, et sur l’impact de la recherche de ce serial killer sur trois hommes: Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo, Robert Downey Jr. Trois (immenses) acteurs au service d’un policier froid, brut mais intelligent. Le cinéma américain a aussi du bon…
11- Blood Diamond (thriller
d’Eward Zwick):
Thriller intello et passionnant, Blood Diamond s’intéresse à la contrebande de diamants. Des diamants de sang plus particulièrement. Leonardo DiCapio est un mercenaire prêt à tout pour récupérer le diamant de sang qu’a trouvé Djimon Hounsou à la recherche de son fils, embrigadé malgré lui, pendant que Jennifer Connelly, jeune et séduisante journaliste, s’intéresse de près à Archer (DiCaprio). Ca aurait pu être sans intérêt, prétentieux, long, dégoûlinant de bons sentiments, trop hollywoodien, cousu de fil blanc….Ca aurait pu.
12- Gone Baby Gone (polar de Ben
Affleck):
Boston. L’enlèvement d’une petite fille met tout le quartier en émoi et les flics au bout du 3e jour n’ont toujours pas retrouvé l’enfant. Deux détectives privés s’en mêlent. Déterrent des secrets. Parlent avec des dealers. Poursuivent des pédophiles. Se heurtent à des murs. Cheminent vers le chemin de la vérité. Policier dur, âpre, sale, pauvre, cynique et complexe, le premier long de Ben Affleck (adapté du roman de Dennis Lehane) n’a pas froid aux yeux. Dérange, pose des questions, remet la morale en cause. Casey Affleck est grandiose. Prouve qu’il est un immense acteur sur qui il faudra désormais compter. En somme, un très bon film.
13- Sunshine (SF de Danny Boyle):
Thriller, drame, fait social…Before the devil knows you are
dead, de son titre original, mélange les genres pour livrer un récit au
souffle tragique, des liens du sang qui se violentent et se détruisent,
une histoire dure, âpre et furieusement humaine. Philip Seymour Hoffman
et Ethan Hawke en frère de sang sont bouleversants. Grande tragédie familiale, grande histoire, grand cinéaste, grands acteurs.
15-La nuit nous appartient
(thriller/drame de James Gray):
16- Control (biopic de Anton
Corbijn):
Ian Curtis, cigarette au bec, long manteau noir, souffrant à l’intérieur, tiraillé entre deux femmes, en train de connaître une gloire qui va trop vite pour lui. Tout ça, en noir et blanc. Du début de sa passion pour la musique à son suicide. Filmé par Anton Corbijn, au plus près de l’homme, et non de la star, ce biopic sur le leader de Joy Division fait mal. Au coeur. Tant de souffrances, de tristesse en un seul homme. Pour l’incarner, Corbijn a choisi un jeune anglais inconnu. Il s’appelle Sam Riley. Troublant, fiévreux, en émotion rentrée, vibrant, incandescent, Riley joue Curtis. C’est ce qu’on appelle « habiter » un rôle.
Wong Kar-Wai, le cinéaste asiatique, est réputé pour la qualité de ses films, autant esthétiquement que côté scénario. Ici, il quitte Tony Leung et les hôtels chinois, et s’installe en Amérique. Tout commence dans ce diner tenu par le très mignon Jeremy. Lizzie apprend que son copain la trompe. Se fait consoler par Jeremy qui lui offre sa tarte aux myrtilles. Mais Lizzie part sans un mot, un beau jour. Elle traverse les Etats-Unis pour essayer de se remettre de cette rupture. Rencontre des hommes et des femmes qui souffrent. Et va de l’avant. On reconnaît le style de WKW au bout de quelques minutes seulement. Fidèle à lui-même, il accorde un soin tout particulier à l’éclairage, la mise en scène, la photo et les acteurs. C’est triste, magnifique, romantique, humain, ravageur, poétique et mélancolique. Une comédie romantique comme il se doit.
18- La vengeance dans la peau
(action de Paul Greengrass):
Révolutionnant le cinéma d’action, Paul Greengrass filme avec ses tripes. Montage ultra-nerveux, action rythmée, scènes absolument cultes, il échappe à tous les poncifs du genre et réalise le filmd’action de l’année.Matt Damon, lui, est génial, sautant de toits en toits à la recherche de son identité perdue. Il a trop la classe ce Matt.
19- Le voile des illusions (drame
de John Curran):
Un drame romantique dans la Chine des années 1920 paraît difficle à mettre en scène sans une quantité de mélo. John Curran, qui n’a pas froid aux yeux, embauche deux grands acteurs (Naomi Watts, Edward Norton) et sur la magnifique musique de Desplat et dans des décors somptueux, parle d’amour et de respect. Nous fait rentrer au sein de ce couple qui ne fonctionne pas. Certes la fin peut paraître un peu prévue d’avance, mais la grâce des deux acteurs principaux font de cette histoire d’humains un drame au souffle épique.
Angel n’est pas un ange. Loin de là. Sous les traits de Romola Garai et mis en scène par le frenchy François Ozon, voici l’histoire d’une jeune écrivaine idéaliste, orgueilleuse, cruelle (sans le vouloir), enfantine et bercée d’illusions. Le monde merveilleux qu’elle esquisse dans ses romans, elle le vit. Elle épouse l’homme qu’elle aime (mais peut-elle aimer quelqu’un d’autre à part elle?), s’achète la maison de ses rêves et croit dur comme fer en un monde rose bonbon. Mais la guerre les rattrape, elle et son mari, et elle doit faire face au monde réel. Entre drame et romance colorée, Ozon filme un beau portrait de femme.
21-Le rêve de Cassandre
(drame/policier de Woody Allen):
Woody Allen aime Scarlett Johansson. Et la morale. Ici il n’y a pas
sa blonde muse mais Ewan McGregor et Colin Farrell, en frères
sans le sou, qui demande de l’argent à leur oncle d’Amérique
millionnaire. « La famille c’est la famille ».
En échange, l’oncle Henri leur demande un service. A savoir
refroidir quelqu’un qui veut le faire couler. Les deux frérots
n’ont pas le choix. L’un doit subvenir aux besoins d’une ambitieuse
actrice, et l’autre a des dettes de jeu s’élevant à
beaucoup, beaucoup. Et les voilà plongés dans les
arcanes de leur conscience et de leur morale. Plus brut que Match
Point mais moins nerveux et brillant, Allen filme leur descente en enfers.
Jusqu’où iront-ils?
22- Le dernier roi d’Ecosse
(biopic/drame de Kevin MacDonald):
Forest Whitaker et James McAvoy se partagent la vedette. Le premier, dévorant, fascinant est Amin Dada. Le second, personnage fictif, est un jeune médecin anglais qui se laisse bouffer par le premier. Ce biopic moitié fictif, moitié réalité, sans temps mort, dresse le portrait d’une personnalité effrayante, dangereuse, séductrice mais paranoïaque, folle et violente. Film incontournable de l’année 2007.
23- Loin d’elle (drame de Sarah
Polley):
On connaissait Sarah Polley, actrice, lumineuse. A l’instar de nombreux acteurs (comme Ben Affleck), elle passe cette année derrière la caméra pour livrer un drame émouvant sur un couple déchiré par la maladie d’Alzheimer. Dans le froid hivernal du Canada, Julie Christie et Gordon Pinsent campe un vieux couple qui s’effrite peu à peu à cause de l’oubli. L’homme se raccroche, veille sur elle de loin, la voit s’éloigner, aimer un autre. Gordon Pinsent est bouleversant. Sarah Polley a réussi à mettre sa grâce et sa mélancolie douce au profit d’un beau film. Pour un premier long, c’est une réussite.
24 – Chronique d’un scandale
(drame):
L’intérêt réel de ce drame à la tension affutée n’est pas tant dans son histoire (une prof a une liaison avec un élève, une autre prof la manipule) mais plutôt dans son duel Judi Dench/Cate Blanchett. Les deux femmes, grandioses, s’aiment, se détestent, se manipulent, se font du mal, se détruisent. Elles donnent au film une tension incroyable, une classe folle et intensite qui transpire de chaque regard, chaque geste. Deux très grandes actrices au service d’un film troublant.
Le Top 15 des meilleurs acteurs 07
Plusieurs acteurs ont marqué l’année 2007 mais je n’en ai choisi que 15. On remarquera tout de même les interprétations de Jude Law, Guillaume Canet, Daniel Radcliffe, Gary Oldman, Alan Rickman, Patrick Wilson, Mark Walhberg, Gérard Butler….
1- Casey Affleck (Ocean’s
Thirteen, L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford,
Gone Baby Gone):
On ne pouvait pas remettre une nouvelle fois DiCaprio sur le haut du
podium. On ne pouvait pas non plus louper la prestation de Casey
Affleck dans L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert
Ford et Gone Baby Gone. S’il n’est pas d’accord avec le titre du
premier (il ne considère pas Robert Ford comme un lâche,
ce qui est en sens vrai, le personnage étant beaucoup plus
complexe), il tient néanmoins tête à Brad Pitt,
ambigüe comme jamais dans son rôle de futur assassin. Sa
(grande) prestation de Robert Ford a été couronné
par 3 prix (SFFCC Award, Satellite Award, NBR Award).
Il
récidivise fin 2007 dans le superbe Gone Baby Gone où
il a cette fois-ci le rôle principal. Il est de toutes
(quasiment) les scènes. On ne voit que lui. Il est phénoménal
le petit Casey. Il a ce charme adolescent ravageur, cette puissance
intérieure intense et cette façon d’explorer toutes les
palettes de l’émotion, des larmes à la colère.
Casey Affleck est tout simplement la révélation de
l’année, un acteur qu’on attend impatiemment de nouveau sur
les écrans. C’est pas pour rien qu’il a été élu
cette année « Breakthrough (découverte)
Actor of the Year » par Hollywood
Breakthrough Award. Sa carrière ne fait que commencer.
2-
Leonardo DiCaprio (Blood Diamond):
Leonardo DiCaprio se fait rare, c’est un fait.Ce qui nous fait aimer
chaque seconde où lui et sa brillance naturelle apparaissent à
l’écran. Comme le bon vin, il se bonifie avec l’âge.
Ici, dans Blood Diamond (sa seule apparition au cinéma cette
année), Djimon Hounsou et la belle Jennifer Connelly
parviennent presque à lui voler la vedette. Car DiCaprio est
humble. Même dans un rôle aussi ambigüe et
intéressant que celui-ci, il ne cabotine jamais, laissant de
la place à ses partenaires. Mais on ne voit que lui. On vous
avez déjà dit que Leonardo était le meilleur
acteur de sa génération?
Ce grand acteur allemand a connu cette même année, la reconnaissance mondiale de son talent dans La Vie des Autres chef d’oeuvre allemand (il avait tout de même un carrière impressionnante, avec notamment Funny Games de Haneke), et la mort. Il s’est éteint à 54 ans en ce mois de juillet. Il ne nous reste plus qu’à lui rendre hommage en admirant sa magnifique prestation dans le drame de l’année. On se rappelera tous de ce petit homme de la Statsi, qui « s’éprend » de ce couple d’intellectuel et porte un regard nouveau sur la vie et les arts. Sa dernière réplique au cinéma, ces quelques mots adressé à une vendeuse « Non, c’est pour moi », sont bouleversants. Merci de nous avoir tant donné.
4- Ryan Gosling (La Faille, Half Nelson)
La Faille, thriller hollywoodien et assez académique, lui offre la reconnaissance du grand public. Half Nelson lui offre son plus beau rôle, la postérité et une nomination à l’Oscar. Il faut dire qu’il l’a mérité, Ryan. Parce qu’il est entier. Quand il joue, il donne tout. On s’étonne même qu’un jeune comédien de moins de 30 ans puisse donner autant, être aussi bon, à l’égal des plus grands de ce siècle. On pourrait même dire qu’il a quelque ressemblance avec un certain James Dean…Mais ne lui faisons pas d’ombre. Ryan Gosling est unique. On a juste à lui souhaiter de continuer comme ça. A coup sûr, dans quelques années, il sera le plus grand.
7- Cillian
Murphy (Sunshine):
Personne n’a oublié sa prestation dévorante, hantée de Johnny Cash. L’acteur de The Village et de Gladiator, revient cette année au cinéma pour ses retrouvailles avec James Gray pour La nuit nous appartient. Toujours aussi fièvreux, enivré et juste, Phoenix livre une nouvelle fois, un jeu excellent. Alors les oscars c’est pour aujourd’hui ou pour demain?
9- Brad Pitt (Ocean’s Thirteen,
L’Assassinat de Jesse James par le lâche de Robert Ford):
Edward Norton, comédien rare, fait dans l’illusion cette année. Tour à tour il illusionne le tout Vienne par ces tours de magie, puis tente de conquérir sa femme en Chine. Acteur rare et donc, précieux, il est absolument fascinant. On voudrait qu’il soit de toutes les scènes, de tout les plans pour mieux apprécier son charisme ravageur et son jeu subtile et puissant. Ca tombe bien, dans ses deux films on ne voit que lui (enfin presque car Naomi Watts s’impose à ses côtés dans Le voile des illusions).
Dans un ciel gris, une silhouette enroulée dans un long manteau, cigarette à la bouche, frêle, intense, Sam Riley, quasi-inconnu, incarne Ian Curtis, chanteur mythique de Joy Division, mort trop tôt, rongé par un mal intérieur. Rôle pas facile, il émane du jeune homme une tristesse, une intensité, une luminescence brûlante. Et la pellicule de s’enflammer pour ce jeune adulescent. La nouvelle star en puissance.
12- James McAvoy (Le dernier roi
d’Ecosse, Jane -pas vu):
Dans Le dernier roi d’Ecosse, c’est lui la vraie « star ».
A l’opposé de la (grande) prestation dévorante de
Forest Whitaker, il livre un jeu à la fois fragile, fort et
intense. Un jeu tout en variations et finesse qui le pose en acteur à
suivre. Ecossais, héritier d’Ewan McGregor, James McAvoy
s’impose comme le nouveau chouchou du public et de la presse.On le
retrouvera bientôt dans la superproduction Wanted et le drame
Reviens-moi. Il est venu le temps des écossais…
13-Simon Pegg et Nick Frost (Hot Fuzz):
Le premier a 38 ans, est blond et plutôt mince. Son acolyte de toujours a soufflé ses 36 bougies il y a peu, est brun et un peu enveloppé. Depuis la sitcom Spaced, les deux anglais nous ont fait hurler de rire avec Shaun of the dead et aujourd’hui Hot Fuzz. On a qu’une seule hâte: les retrouver de nouveau dans une comédie !
Si les pirates de la saga de Gore Verbinski ne sont plus ce qu’ils étaient, une seule chose n’a pas changé et reste toujours aussi géniale: Jack Sparrow. Johnny est toujours aussi nonchalant, drôle, efféminé, égoïste, intéressé, pirate quoi. On ne voit que lui. Comme d’habitude. On attend plus que jamais Sweeney Todd avec son double Tim Burton où il pousse la chansonnette. Ah Johnny…you’re always the best…
Ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Le premier est écossais, habitué aux rôles d’amoureux transis et de personnages (bien trop?) sages. Le second est irlandais, bad boy par exellence (voir le nombre d’ articles de presse qui lui sont consacrées) et se tape plutôt les rôles dans des policiers ou films d’action avant d’accéder à la consécration avec le magistral Alexandre. Rien n’aurait dû les réunir. Mais voilà le new-yorkais Woody Allen s’en mêle. Leur fait jouer deux frères. Ca paraît incongrue, à l’écran ça ne l’est pas. On se doute alors de qui va jouer qui. McGregor le frère fragile qui culpabilise, et Farrell le frère ambigüe presque sans morale. Mais non. Allen leur donne deux rôles à contre-emploi, histoire de faire découvrir une nouvelle facette de leur jeu. C’est fascinant, envoûtant, dangereux et moralement pas correct. Mais surtout c’est l’occasion de redécouvrir deux grands acteurs dans un beau film sur la morale.
Le Top 10 des meilleures actrices 07
1- Cate Blanchett (The Good German- pas vu, Chronique d’un scandale, Hot Fuzz, I’m not there – pas vu, Elizabeth l’âge d’or -pas vu) :
2- Kate Winslet (Little
Children):
Kate Winslet a fait du chemin depuis Titanic.
Aujourd’hui mère de famille (mariée au réalisateur
Sam Mendes), l’actrice choisit avec soin ses rôles. S’y jette à
corps perdu comme dans le sombre et sensuel Little Children où
elle renversante dans un rôle pas facile. Elle, mère de
famille également, entretient une relation passionnée
avec un homme marié. Troublante et troublée, elle
apporte une touche sensuelle et lumineuse à un drame sociale très sombre.
3- Anamaria Marinca ( 4 mois, 3 semaines, 2 jours):
Pour son premier rôle dans un long-métrage, la jeune femme a eu du flair: le film a reçu la palme d’or 2007. Et son interprétation d’une femme qui va se donner corps et âme pour l’avortement de son amie n’est pas pour rien dans la décision du jury. La tension qui l’habite, sa fièvre douloureuse, son émotion retenue font d’elle une actrice à suivre.
4- Rachel Weisz (My Blueberry Nights), Natalie Portman (Les fantômes de Goya – pas vu, My Blueberry Nights) et Norah Jones (My Blueberry Nights):
Wong Kar-Wai aime les femmes. Après
Maggie Cheung et Zhang Zihi, il sublime deux actrices confirmées
(Weisz, Portman) et une jeune chanteuse (Jones). A là grâce
maladroite et la naïveté touchante de Norah Jones, il
ajoute la classe et le talent brut de Rachel Weisz (bouleversante,
passant de la colère à l’indifférence puis aux
pleurs) et la nonchalance et la beauté lumineuse de Natalie
Portman, ravissante joueuse de poker. Les trois actrices, au
diapason, livrent des interprétations très différentes
pour finalement donner à My Blueberry Nights ce qui manque
cruellement au genre de la comédie romantique: de la fraîcheur
et de l’originalité.
5- Jennifer Connelly (Blood
Diamond, Little Children):
L’ancienne junikie de Requiem for
a Dream a laissé place à une ravissante actrice aux
yeux bleus qui n’en finit pas de séduire. Dans Blood Diamond,
en journaliste engagée elle séduisait le beau DiCaprio.
Sa présence donnait un peu de luminosité à un
thriller masculin. Dans Little Children, son mari la délaisse,
la trompe pour Kate Winslet. Une chose est sûre: le cinéma
n’est pas prêt de la laisser tomber.
6- Judi Dench (Chronique d’un scandale):
A plus de 60 ans, l’actrice toujours aussi pimpante n’a pas dit son dernier mot. Dans ce sombre drame, elle ne laisse apparaître que des regards chargés de ses émotions intérieures, une froideur presque inhumaine, des gestes esquissés troublants. Elle s’impose face à une Cate Blanchett en état de grâce et se révèle d’une complexité étonnante.
7- Romola Garai (Angel) :
Romola Garai, actrice presque inconnue, prouve avec le bluffant et
démesuré Angel qu’elle n’a rien d’un ange. Tour à
tour égoïste, méchante, passionnée, naïve,
avide de célébrité, rêveuse, touchante,
enfantine elle délivre une interprétation complexe qui
retranscrit bien l’ambiguïté du personnage. Un personnage
qui malgré ses défauts se révèle
attendrissante et touchante. Jusqu’au bout. Une future grande actrice
en perspective, de la trempe de Rachel Weisz.
8- Helena Bonham Carter (Harry Potter 5):
Helena Bonham Carter est une grande actrice, on ne le répétera
jamais assez. Ce personnage de Bellatrix Lestrange lui va comme un
gant. Entre folie et cabotinage, elle est avec Gary Oldman, Alan
Rickman et David Thewlis, celle qui impressionne le plus. Certes on
ne la voit qu’une dizaine de minutes. Mais durant ces quelques
minutes, elle est fascinante. Cruelle. Folle. Pour ceux qui la
découvre (il serait temps) on leur conseillera quelques titres
à voir d’urgence (Fight Club, Conversation(s) avec une femme,
les Burton dont elle est la compagne). Une des rares raisons pour
lesquels on attend le prochain Harry Potter, il faut le dire, c’est
elle.
9- Nicole Kidman (Fur – pas vu, Invasion – pas vu, A la Croisée des Mondes):
Dans A
la Croisée des mondes, la belle Nicole Kidman se lançait
dans un genre qu’elle n’avait jamais abordé: les films
d’aventure pour jeune public. Le passage du livre à l’écran
se fait toujours avec des compromis (comme on peut le voir dans les
HP ou Eragon) et La boussole d’Or n’échappe pas à la
règle. Sauf que le passage de Mme Coulter du livre à sa
représentation en chair et en os est plutôt réussie.
A vrai dire, Nicole Kidman est absolument parfaite pour le rôle.
A la fois ambigüe, cruelle, manipulatrice, intéressée
mais mère malgré tout, elle se taille un rôle
tout en classe et glamour avec le zeste de cruauté en plus.
Seul regret: qu’on ne la voit pas plus.
10 – Amy Ryan (Bob Funk – pas vu, 7h58 ce samedi-là , Gone Baby Gone):
On vantait les mérites du premier long de Ben Affleck et l’interprétation renversante de Casey Affleck, mais ce serait oublier Amy Ryan, mère alcoolo et camée de la fillette enlevée. Elle est crevante de vérité, maquillage défait, langage de charretière, façon de se tenir…A suivre.
D’autres actrices de l’année 2007 à ne pas oublier: Martina Gedeck, Charlize Theron, Sigourney Weaver, Audrey Tautou, Michelle Monaghan, Ludivine Sagnier, Lena Headey, Julie Christie, Julia Stiles, Nikki Blonsky, Keira Knightley, Mélanie Laurent….
Meilleure Bande Annonce 07
L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (d’Andrew Dominik, 07)
Mais où est passé le cinéma français dans ton top ? :-/
Je passerai plus souvent sur ton blo intéressant au demeurant !
salutBon blog sur le ciné avec de bonnes critiques
bonne continuation