Sujet pas facile et pourtant Joshua Marston le traite avec une maturité déconcertante pour un premier film. Cru et glaçant, le film évite toute complaisance pour montrer une réalité presque documentaire. Il y a une émotion vibrante et forte qui ressort de chaque plan, sans doute à cause de la dimension humaine qui prend le pas petit à petit sur le film dénonciateur. Mais là où Maria, pleine de grâce bouleverse le plus est dans son mélange omniprésent d’humanité et de monstruosité. Aucun personnage, pas même Maria, n’est complètement "blanc". La misère de la Colombie est d’autant plus choquante qu’elle est opposée à la richesse américaine. Et pourtant, le réalisateur n’assène jamais brutalement "regardez la misère de ce pays, n’avez-vous pas honte". Il préfère les chemins plus subtiles, celui que Maria, jeune femme de 17 ans, va emprunter pour, en quelque sorte, avancer. Simple mais efficace, Maria, l’héroïne, puise tout son souffle et son énergie en la présence bouleversante de Catalina Sandino Moreno, d’une grâce infinie qui transcende le drame. Elle aussi est pleine de grâce.
Maria, pleine de grâce
Catalina Sandino Moreno, pleine de grâce
Maria est une jeune colombienne qui, après avoir perdu son travail, accepte d’être une mule pour gagner un peu d’argent: elle doit transporter de la drogue en capsule dans son ventre jusqu’à New-York.