Avec ce drame intelligent, Eytan Fox, décidément très bon cinéaste, parle sans aucune complaisance d’une Isarël déchirée par les conflits juifs-palestiniens. Mais en fond. Car sur la forme, Tu marcheras sur l’eau s’apprente plus à un drame humain qu’à un film engagé. A travers le personnage d’Eyal, Eytan Fox met en scène un homme froid, sans coeur (qui rappelle un peu Wiesler dans La Vie des Autres), qui au contact d’êtres humains, un homosexuel et sa soeur, va vouloir la rédemption. L’homosexualité, la politique, la société, la religion, la Shoah, le cinéaste les évoque avec un humour subtile et une certaine ironie. Parle aussi de la morale, à travers une question fondamentale : peut-on tuer un homme pour ses actes passés? D’une grande justesse, Tu marcheras sur l’eau est un film sombre parcourue d’éclaircies salvatrices qui finalement finit sur une note d’espoir. Il serait également criminel de passer sous silence la prestation de Lior Ashkenazi, israëlien aux faux airs de Clive Owen, qui dégage une présence électrisante, entre nonchalance et fragilité. Un dernier conseil: ne louper le dernier film en date d’Etyan Fox sorti en 2007, The Bubble, nouvelle réussite d’un réalisateur qui continue encore et toujours à nous émouvoir.
Tu marcheras sur l’eau
Israël-Allemagne
Eyal, agent au Mossad, accepte une nouvelle mission: il devient le guide d’un jeune allemand venu en Israël voir sa soeur, suspectés d’avoir un grand-père nazi. Le Mossad veut qu’Eyal découvre si le vieil homme est en vie ou pas, et si oui, le tuer.