L’Enfant

Le fils

Déborah François et Jérémie Renier. Collection Christophe L.

Bruno et Sonia s’aiment. Ils ont à peine 20 ans et un enfant, Jimmy, qui vient de naître. Vivant des magouilles de Bruno, ils peinent à joindre les deux bouts. Et puis Bruno trouve une solution à leur besoin d’argent: vendre le bébé.

Pour une Palme d’or, s’en est une, et une grande qui plus est. L’Enfant des frères Dardenne est une immense claque que le spectateur se prend. D’une simplicité déconcertante dans la mise en scène, les réalisateurs se concentrent sur un réalisme dur, misérable qui transcende le sujet. Il y a une sorte de pureté dans le film. Pourtant le contexte social l’est beaucoup moins – violence, vol, magouilles. Sans jamais juger leurs personnages ni leurs actes, on arrive à s’y attacher, même à Bruno qui commettra pourtant le pire. En vérité, on ne sait même pas comment ils ont fait: alors que le sujet était un peu casse-gueule, ils arrivent à en tirer une oeuvre, un chef d’oeuvre, fort, bouleversant, réaliste et intelligent. Rare. Il faut dire que Jérémie Rénier et Déborah François sont en état de grâce, vibrants, jusqu’à l’écran noir où commence le générique après 1h30 de film. Ce n’est que là qu’on s’autorise à respirer. D’une humanité déchirante et bouleversante, L’Enfant s’inscrit dans un cinéma social, presque documentaire, et qui résonne très longtemps dans notre esprit.

Diaphana Films


 

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