Trevor Reznik travaille dans une usine la nuit. Il partage le reste de son temps entre Stevie, une prostituée, et Marie, une serveuse à l’aéroport où il va manger. De plus en plus maigre, Trevor n’a pas dormi depuis un an. Un jour, à l’usine, il est distrait par Ivan, un nouvel ouvrier qui semble bizarre.
Christian Bale, amaigri, décharné, squelettique, hante le film du début à la fin. Il y a son visage émacié, ses yeux enfoncés et ses côtes saillantes…Une prestation surprenante, dérangeante mais exceptionnelle au service d’un thriller dramatique sur la paranoïa, la schizophrénie, la culpabilité et l’aliénation au travail (Les temps modernes de Chaplin portait ce thème mais d’un ton comique). Le scénario bien mené et construit intelligemment nous perd (mais jamais complètement) dans les méandres de l’esprit torturé de Trevor. On pourrait le rapprocher de Memento (de Nolan), mais The Machinist se suffit à lui-même. Décors sombres, tristes, hors du temps, on l’impression d’être dans un monde futuriste ou parallèle et pourtant c’est bien notre monde. Brad Anderson, réalisateur de ce très bon films a réussi un coup de maître. Ce film est tout simplement inoubliable, ce qui est sans doute dû à la performance extrême et fascinante d’un Christian Bale troublant et troublé qui joue ici son meilleur rôle.