Intelligence Artificielle
Wall-E, un petit robot, passe ses journées à nettoyer la planète, seul sur Terre, les humains l’ayant déserté. Un jour, Eve, une robote de la dernière mode, va bouleverser sa routine. Wall-E en tombe amoureux. Mais Eve, ayant réussi sa mission, doit rentrer chez elle. Wall-E décide de la suivre…
La nouvelle réussite des studios Pixar tient à cinq lettres: Wall-E. Un petit robot haut comme trois pommes, mais mignon comme tout. On tombe tous amoureux de lui et ses grands yeux tristes. Le défi était encore plus dur qu‘avec Ratatouille: rendre attachant une boîte de métal, lui donner une âme, un coeur. Et c’est réussi. Le film, lui, est loin de tomber dans la facilité: il n’y a quasiment pas de dialogues (mais ça ne gène pas), il y a un propos politique et écologique et c’est de la science-fiction. Pixar relève tous les défis, un par un, en réalisant un film digne de ses premiers 1001 pattes et Toy Story, destiné à devenir un classique de cinéma d’animation. Moins gnan gnan que Némo (vraiment adressés à un public enfantin) et plus incisif que Ratatouille, Wall-E est mangifiquement réalisé, chaque plan étant une oeuvre d’art à lui tout seul. On atteint des sommets dans l’animation. Mais au-delà de la simple prouesse technique, Wall-E ose montrer un avenir des plus pessimistes, qui pourrait bien arriver...Les hommes sont montrés obèses, incapables de faire quoi que soit…Wall-E a plus d’humanité qu’eux tous réunis. Surtout, Wall-E est un avertissement: notre planète ne va pas faire long feu si on continue comme ça. Film au grand coeur, Wall-E appelle à l‘entraide et veut nous faire apprendre à regarder ce que l’on avait tendance à oublier de voir. A défaut de faire (réellement) bouger les choses, Wall-E prouvera d’abord que le cinéma d’animation peut faire des merveilles et aussi qu’on peut faire des dessins animés intelligents et engagés sans prendre le spectateur, petit ou grand, pour un con.