Voici un film étrange. On est un peu déboussolé quand on sort de ce film. La musique, toujours un peu décalée, les décors campagnards, l‘étrangeté de l’histoire de ce jeune homme qui fait croire que son père est mort pour l’avoir prêt de lui, les flash-back…Le film de Jacob Berger ne ressemble à rien de ce qui avait été fait avant, tant le résultat surprend…plutôt en bien. Car il faut se concentrer avant tout sur les personnages, la relation père-fils, centrale, puis père-fille, aussi. Ce père pris dans son écriture qui n’a jamais pu aimer ces enfants correctement, les faisant souffrir comme jamais. Il y a de la violence dans les mots, les mots qu’adresse un père à sa fille, un fils à son père, un père à son fils. Le film se déploie dans une atmosphère un peu dérangeante parfois, surprenante et surtout tendue. Les coups ils se les rendent, la haine et la colère ils la partagent, les souvenirs ils tentent de les renier…Ce qui accentue sans nul doute la noirceur et la cruauté de ce film est la présence des Depardieu, Gérard en père, Guillaume en fils. On sait qu’ils jouent un rôle, mais on ne peut s’empêcher de les associer un peu à leurs personnages. C’est puissant, c’est dur, ça remue même un peu quand on sait que Guillaume Depardieu vient de mourir. Car si son père est tantôt dur, tantôt détaché, c’est Guillaume que l’on admire le plus. La force qu’il dégage est impressionnante, même face à une Sylvie Testud admirable. Aime ton père fait donc bien partie de ces films un peu bancals, mais dont les faiblesses sont terriblement attachantes, surtout portées par un acteur tragiquement vrai, ici Guillaume D.
Aime ton père
Depardieu père et fils
Léo Shepherd, écrivain reconnu, vit avec sa compagne et sa fille qui est aussi son agent, en Haute-Savoie, dans une contrée déserte et paisible. Il apprend qu’il a gagné le Prix Nobel de littérature pour son oeuvre. Il décide de partir poue Stockholm en moto, contre l’avis de sa fille. Sur le chemin, il croise Paul son fils, qui tentait de le joindre. Les relations entre ces deux êtres sont plus que tendues. Paul le suit alors sur le chemin. Pour pouvoir enfin discuter avec ce père qu’il n’a pas vraiment eu.