Fatih Akin est un nom qui revient pas mal dans le renouveau du cinéma allemand. Après visionnage de son Head on, pas de doute, le garçon est plus que doué. Avec son film, noir et sombre, il raconte une histoire d’amour, pas comme les autres entre deux êtres, Cahin coincé dans son passé et sa souffrance destructrice et Sibel coincée dans une famille où la convenance est le maître mot. La dénonciation de la société Turc, empêtrée dans ses traditions et son manque de modernité, est sous-entendue, mais il n’insiste pas. Il se concentre plus sur ses personnages, ses deux anti-héros qui traverseront l’enfer, et un monde dur et violent. Le film ne fait pas de cadeau, la réalité est sale, brute et l’amour qui naît entre les deux personnages n’en est que plus décalé. Et on s’attache à eux, surtout à Cahin, homme alcoolique, violent et drogué, qui sera pourtant sauver par l’amour. Birol Unel, l’interprête de Cahin, est excellent, incroyable. L’actrice Sibel Kekili aussi. Le film est inoubliable, comme une grande claque. C’est du grand cinéma comme on l’aime. Sans fards ni artifices, juste du sang et de la chair.