M.Baz Luhrmann c’est M.Roméo+Juliette et Moulin Rouge. Nul doute qu’avec un CV pareil on lui fait confiance les yeux fermés. 7 ans après son incursion dans le Moulin Rouge de Paris, il se délocalise pour réaliser une fresque historique et romantique sur son pays: l’Australie. Ca faisait longtemps qu’il en rêvait, ça y est, il l’a fait. L’Australie est donc au coeur de ce film, comme personnage principal et comme toile de fond, tout en voyant se reconstituer ses plus dures années (la seconde guerre mondiale qui vient détruire ses terres). Le second but de Luhrmann: faire un hommage aux films des années 40 et 50, un mélange entre Autant en emporte le vent, African Queen, Géant et autres grandes fresques ayant marqué l’histoire du cinéma. C’est sans doute pour cela, que le film est assez manichéen et pleins de bons sentiments, kitsch jusqu’au bout des ongles mais totalement assumé par monsieur Luhrmann. Ainsi il plonge une belle aristocrate anglaise dans les terres pas très accueillantes (au début) de l’Australie. Evidemment, elle rencontre son contraire, le Drover, celui qui conduit les le bétail. Comme on peut le penser, ses deux personnages vont avoir du mal à se supporter avant de finalement tomber amoureux, comme dans tous les grands films classiques. Autour d’eux gravitent plusieurs autres personnages, plus ou moins convenus: les "méchants", Fletcher et King Carney, éleveur concurrent qui veut racheter Faraway Downs et les aborigènes. En effet, que serait l’Australie sans eux? Ils ont été les premiers sur cette terre mais on été méprisé, traité comme des bêtes et leurs enfants arrachés pour être envoyer dans des missions. Au début, Sarah a du mal avec eux, ceux qui travaillent pour son domaine, mais peu à peu les barrières tombent et elle va s’éprendre telle une mère du jeune Nullah, petit aborigène qui vient de perdre sa mère. Celui-ci est recherché par les autorités pour être envoyé à une mission. Nullah a un rôle important: c’est lui qui raconte l’histoire et c’est à travers lui qu’on ressent les racines mêmes de l’Australie. En effet, en parallèle de l’histoire dans laquelle évolue le Drover et Sarah, se mêle les indigènes, Nullah et le chaman King George qui veille sur eux. Plusieurs nationalités, personnalités s’entremêlent pour au final donner vie à un film qui touche à tout: film d’aventures, romance, drame, film de guerre, de paysages même, Australia est un hybride. Si le début (quand Sarah débarque en Australie) est drôle, peu à peu les ombres de la guerre viennent obscurcir le tableau même si Luhrmann ne se départit jamais totalement de son sens de l’humour. De cette hybridité vient sa plus grande force (histoire entraînante, multiples personnages, paysages de l’Australie magnifiquement filmés…) mais aussi sa faiblesse: ne sachant plus à quel saint se vouer, Luhrmann met un peu de temps à finir son film, qui s’étire un peu, et qui plonge trop dans le mélodrame dans le dernier quart d’heure, presque jusqu’à la noyade. Mélo, Luhrmann? Un peu. Romantique? Beaucoup. Il y a qu’à voir l’histoire d’amour entre Sarah et le Drover: prévisible, certes, mais on marche à fond (on court même), sans doute grâce à la forte personnalité de ses personnages. A la manière d’une Scarlett et d’un Rhett, tous deux s’affrontent, se regardent de haut, mais finissent par s’apprivoiser. D’ailleurs, Nicole Kidman et Hugh Jackman forment un couple délicieux, l’une blanche et pâle, pure anglaise aisée et collet-monté, l’autre tanné, un peu usé par la vie, bagarreur…Tout son opposé. Et pourtant ils se complètent à merveille. Luhrmann a bien fait de faire appel à deux stars australiennes. A travers eux, l’Australie revit, magnifiée par la caméra du cinéaste qu réalise son rêve.
PandaranolTres bon article, merci.
Si vous etes interesses par le dossier
SeotonsJ’aime bien ce blog !
Superbe analyse, ton bilan 2008, avec les commentaires adaptés, on se retrouve sur 7 films sur 15 par rapport à mon classement, moi mon gros coup de coeur aura été JUNO juste devant INTO THE WILD, et 2009 s’annonce prometteur!
Alors bonne année 2000…neuf!