Une communauté vit recluse dans un village au milieu de bois qu’on dit hantés par des bêtes monstrueuses. Tant que la population ne traverse pas la frontière et reste dans le village, les bêtes ne les attaquent pas. Lucius Hunt, jeune homme effacé, veut pénétrer dans les bois pour aller chercher des médicaments et des soins dans les villes alentours.

Ce film de Night.M.Shyamalan est un de ses plus réussis. Sous des airs de films horrifiques fantastiques, se dresse un beau film sur la paranoïa, la violence de notre société et un reflet de l’Amérique post-11 septembre. On dirait pas comme ça…D’ailleurs, le film a déçu pas mal de spectateurs qui s’attendaient à de l’action et de l’horreur. Tant pis pour eux s’ils n’ont pas saisi la finalité de ce conte noir pour adultes. Toujours est-il que ce thriller dramatique et un rien fantastique saisit par son esthétisme très travaillé (certaines scènes superbes autant en décors qu’en photographie), sa grande musique signée James Newton Howard et ses personnages, attachants (de la jeune fille aveugle au fou en passant par le jeune homme timide). Le retournement de situation, vers la fin du film, est assez impressionnant et donne un nouvel impact à l’œuvre. Le revoir une seconde fois donne un tout nouvel éclairage. Le Village est loin d’être simple: complexe, beau, ingénieux car maintenant le suspense jusqu’à la révélation, travaillé et surtout cachant derrière ses allures de conte un film plus que jamais actuel et un des premiers films importants du 11 septembre (bien plus que des films tels que Word Trade Center l’ayant pour sujet avoué ). La blondeur, la ténacité de Bryce Dallas Howard en aveugle courageuse, Joaquin Phoenix parfait en jeune homme renfermé et parlant peu (mais pas pour ne rien dire) et un Adrien Brody impeccable et saisissant en fou permettent de donner corps et âme à un film empruntant des chemins escarpés, passionnants et dont on ne soupçonnait pas l’existence.