Mesrine: L’Ennemi public n°1

Confessions d’un homme dangereux – partie 2

Ludivine Sagnier et Vincent Cassel. La Petite Reine / Roger Arpajou

Mathieu Amalric et Vincent Cassel. La Petite Reine / Roger Arpajou

La Petite Reine / Roger Arpajou

Mesrine, l’ennemi public n°1, revient en France et continue ses braquages.

Déjà Mesrine: L’instinct de mort était un excellent film. Celui-ci est encore mieux. Jean-François Richet réalise avec de deuxième volet un beau et grand film sur un gangster tour à tour fascinant et violent doté de scènes superbes. Ce Mesrine est moins "polar" que le premier, plus action, peut-être aussi plus nerveux car beaucoup plus dense et moins elliptique que le premier. Les scènes d’action sont très réalistes ce que la caméra souvent en mouvement rend parfaitement, le climat est tendu, oppressant (notamment l’évasion de Mesrine et Besse), le personnage de Mesrine prend encore plus d’épaisseur. Dans le premier, il était vraiment montré comme un tueur de sang-froid, un homme violent et réagissant à ses pulsions les plus brutes. Ici, Richet prend le contre-pied. Certes l’homme est toujours violent mais il se montre plus sensible (vis à vis de son père, sa fille…), plus drôle et cynique, plus humain. Deux visions de Mesrine pour deux films. Deux visions qui se complètent et permettent de donner à cet homme une ambivalence et une ambiguïté toute particulière mais très réaliste. Même autour de lui, les personnages secondaires ne sont plus ancrés dans le déroulement de l’histoire. Je ne reprendrais pas ce que j’ai déjà dit dans la critique de L’Instinct de mort, mais la reconstitution est toujours aussi bien fait, les dialogues savoureux…tout y est dans ce deuxième volet.
Le premier volet s’ouvrait sur la mort de Mesrine, abattu porte Clichy alors qu’il ne s’y attendait pas. Le deuxième volet s’ouvre quelques minutes après, les journalistes assaillant la voiture de flash, le comissaire tentant de répondre aux questions pressantes, le public regardant avec stupeur la scène. Et Mesrine, mort, dans sa voiture. Pour boucler la boucle, la dernière scène de L’Ennemi public n°1, sans doute la plus belle, reprend la scène de la mort de Mesrine comme la scène d’ouverture de la partie 1 mais du point de vue des flics, cachés dans le quartier, espionnant Mesrine, jusqu’à l’arrivée des journalistes, flics… Les minutes s’égrennent et le climat tendu nous pousse à l’impossible: vouloir que Mesrine s’en sorte, qu’il ne meurt pas. Mais la fin, connue de tous (puisque que dévoilée dès L’Instinct de mort) est irréversible. Le visage en sang, le corps criblé de balles, Mesrine n’est plus. L’ennemi public n°1 est mort.
Vincent Cassel est toujours aussi brillant (et a pris plus d’une dizaine de kilos), si ce n’est plus, méritant un César. Il épouse son personne de façon à ne faire plus qu’un. Ludivine Sagnier, Mathieu Almaric, Olivier Gourmet, Samuel LeBihan et Gérard Lanvin, excellents acteurs, gravitent autour, cette fois-ci avec plus d’importance que les seconds rôles du 1, notamment Sagnier et Almaric. Ce cocktail détonnant fait de ce Mesrine, un très grand polar français.


Un deuxième volet supérieur au premier, encore plus réaliste, nerveux et comportant de superbes scènes. Richet dévoile également un Mesrine plus humain, plus cynique, plus tendre. Mais non, en aucun cas, son but n’était de nous faire aimer ce monstre, ce que certains ont cru. L’Instinct de mort et L’Ennemi public n°1 tendent à dresser le portrait d’un être terrifiant mais fondamentalement humain. Oubliez la polémique et plongez vous dans ces films renversants, justes et terriblement bien foutus.

La Petite Reine / Roger Arpajou

 

One thought on “Mesrine: L’Ennemi public n°1

  1. Qu’est-ce qu’un post fabuleux ce qui a been.I suis reconnaissant à vous et à s’attendre à plus de nombre de messages comme ceux-ci. Je vous remercie beaucoup.

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