Ridley Scott est un cinéaste plus que prolifique, le monsieur ne s’arrête pas en ce moment. En novembre dernier, il a livré son dernier film en date un thriller d’espionnage dans l’air du temps. Mensonges d’Etat n’est pas un mauvais film, sans être pour autant excellent. C’est un peu trop bavard et on peut être perdu rapidement dans le scénario de William Monahan à multiples rebondissements et assez complexe. Heureusement que le film ne s’enfonce pas dans les bons sentiments et le manichéisme américain, même si parfois l’ensemble semble un peu déjà vu. Avec ce film, Ridley Scott tend surtout à faire le point sur la situation mondiale, qui s’avère aussi désespérée que l’on pouvait le penser. Le gros atout de Mensonges d’Etat est néanmoins Leonardo DiCaprio, qui n’avait jamais encore tourné avec Scott, excellent en espion se heurtant aux limites de sa morale, manipulé et aux abois. Avec sa barbe craquante, il montre une nouvelle fois sa capacité à de caméléon à entrer dans chaque personnage. Face à lui, Russell Crowe, bedonnant et grisonnant, personnage sacrifié et un peu fade, mais incarnant l’américain cynique voire limite antipathique. Le face à face entre les deux hommes n’est pas aussi fascinant et passionnant qu’on l’aurait voulu, mais Mensonges d’Etat n’est pas à renier. Une réalisation plus mineure que majeure pour Ridley Scott, qui correspond à notre époque. On attend tout de même de voir ce que Scott va faire après…
Mensonges d’Etat
Espion(s)
Roger Ferris travaille pour la CIA au Moyen-Orient. Il est envoyé en Jordanie pour traquer un terroriste. D’Amérique veille Ed Hoffman, le boss, et Ferris doit montrer patte blanche au chef des renseignements jordaniens Hani Salaam. Mais Ferris peut-il leur faire confiance?