La comédie musicale de Bill Condon mise sur les paillettes et le kitsch. Et ça n’est pas désagréable. Le cadre des sixties puis seventies en Amérique est bien reconstruit, avec en fond la guerre du Vietnam et la difficulté de s’en sortir lorsqu’on est noir. Dommage que le réalisateur n’aille pas plus au fond de son sujet: il se borne à la surface, plate et frustrante. Dreamgirls restera donc un film agréable mais incomplet. Les morceaux de chants sont très bons et entraînants, même si parfois trop long. Quand à l’histoire on regrette qu’elle ne soit pas plus élaborée, elle cède trop facilement aux clichés du genre avec des personnages un brin manichéens. D’ailleurs, on est incapable d’avoir un tant soit peu d’empathie pour les personnages de Jamie Foxx et Beyoncé Knowles (au personnage trop fade). La vraie révélation n’est autre que Jennifer Hudson, magnifique voix qui donne à sa prestation la flamme qui manquait chez les autres. Il faut dire que c’est elle aussi qui a le rôle le plus intéressant. Mention tout de même à Eddie Murphy, avec un rôle digne de lui comme on en avait pas vu depuis des années.
Dreamgirls est un bon film à l’emballage attirant, plein de couleurs et de paillettes, mais qui se révèle plutôt vide d’idées originales. Heureusement que les prestations dans l’ensemble tire le film vers le haut.