Après les excellents Les Noces rebelles, L’Etrange histoire de Benjamin Button et Gran Torino, le nouveau film à ne pas manquer: Harvey Milk de Gus Van Sant. Derrière ce nom peu connu, se cache un homme qui à changer les choses et s’est battu pour sa cause. Car Harvey Milk était gay dans les années 1970. Cela semble presque anodin à notre époque, mais il y a 30 ans, la situation était périlleuse. Ça fait peur de se dire qu’il y a un peu plus de 30 ans la plupart des gens, dont des personnes politiques voulaient voter des lois contre les gays, les privant de leur droits, les privant d’enseigner, d’être comme les autres.
A travers les dernières huit années de la vie de Milk, Gus Van Sant montre le combat de milliers de personnes contre notamment Anita Bryant (toujours montrée en images d’archive, procédé brillant puisque rendant ses discours encore plus choquants) et John Briggs qui voulaient faire passer la Proposition 6 (autoriser le licenciement des personnes homosexuelles). Harvey Milk est donc un film politique mais beaucoup moins complexe que la plupart. Gus Van Sant ne cherche pas à nous perdre mais plutôt à se mettre à notre niveau, nous qui ne connaissons pas grand chose de cette période. Accessible, donc, et très intéressant. Mais Harvey Milk est aussi, et surtout, un film très humain, passionnant de bout en bout par sa construction et sa mise en scène. La réalisation n’est pas comme Elephant ou Last Days, pas aussi radicale mais plus « grand public« , sans pour autant réaliser une mise en scène molle (plusieurs effets de style très bons qui donnent un rythme). Grave et léger, ce biopic est important par sa démarche. Aujourd’hui encore les homosexuels ne sont totalement acceptés et il faut continuer à se battre pour qu’ils soient considérés comme n’importe quel citoyen. Le film le montre bien, sans pour autant le rabâcher constamment.
Pour camper Milk, il ne fallait pas moins qu’une anti-star, une gueule qui n’ait peur de rien: Sean Penn. Souriant, drôle, tendre, il traverse le film avec subtilité et détermination. Sa prestation est renversante, il n’en fait pas trop sans pour autant être trop effacé et épouse la personnalité de Milk, de sa voix à ses moindres mimiques. Son oscar, il le mérite. Autour, gravite d’excellents acteurs: Emile Hirsch génial, James Franco à fleur de peau, montrant qu’il peut passer d’un genre à un autre en étant toujours aussi bon (grand acteur en devenir), Diego Luna acteur de charme avec un grain de folie et Josh Brolin, rôle complexe. Si tous participent à recréer le San Francisco des années 80 et sa lutte pour les gays, Sean Penn est le centre du film.
Critique très juste que je rejoins totalement.
J’ai aussi beaucoup aimé ce film. Même, rien que pour le message qu’il porte, je dirai qu’il est indispensable !