Sonia (bouleversante Isabelle Adjani), professeur de français dans un collège, est à bout. Ses élèves sont des petites frappes vulgaires qui n’écoutent rien, qui se moquent complètement de savoir qui était Molière,
et qui insultent tout le monde, crachant leur mépris et leur méchanceté
à la gueule des autres. Parce qu’elle ne veut pas plier face à ces
gamins, Sonia met des jupes et tentent de leur inculquer quelque chose.
Mais voilà, tout part en vrille lorsqu’elle trouve un flingue dans le
sac d’un élève. Effrayée et sur les nerfs, elle perd le contrôle d’elle-même et de la situation en prenant en otage ses élèves. De là le film de
Jean-Paul Lilienfeld, La journée de la jupe, beau film dur et sans
espoir sur la société française et l’éducation de ses enfants. Son but
n’est pas de faire de la psychologie pure (Comment a-t-elle pu en arriver là? n’est pas vraiment la pierre angulaire du film) mais montre à quel point il est facile de se laisser dépasser par les évènements, de faire un faux-pas et de se retrouver dans une situation inextricable.
Comparé à Entre les murs, La journée de la jupe s’en détache aussitôt: plus stressant, oppressant, violent et allant plus loin que le film de Laurent Cantet. Ce n’est pas plus mal, et cela complète l’état de la situation française quant à l’éducation. Racisme, politique, respect, éducation, tout est pris en compte. Mais ce qui est le plus remarquable, c’est de
ne pas rendre victime qui que se soit, ni les élèves ni la prof, et de
nous placer dans une telle situation, qu’on ne peut être en aucun cas
en empathie avec les élèves. Lilienfeld nous braque, ne nous donne pas de recul, nous forçant à regarder et forcément prendre parti. Quand au dénouement, qui ne pouvait qu’arriver, il laisse un constat glacial et même s’il se finit sur des jupes, peu d’espoir à l’horizon. Ce
n’est pas encore aujourd’hui que des femmes, professeurs ou pas, que
des filles, élèves ou pas, pourront mettre des jupes librement sans
être insultées ou malmenées. Espérons que ce jour viendra….
sa resemble plus du theatre..