Moitié des années 60 en Angleterre, Carl est renvoyé de son lycée. Sa mère décide de l’envoyer chez son parrain Quentin, qui vit sur un bateau au large des côtes. Mais ce n’est pas un bateau ordinaire: c’est une radio pirate, Radio Rock, où une dizaine de DJ font part de leur amour pour le rock et le pop, très peu diffusés sur les radios « normales ». Pendant que Carl découvre ce monde de sex, drugs and rock’n’roll, un politicien coincé veut à tout pris les interdire.

Gros coup de coeur pour cette comédie anglaise de Richard Curtis qui réalise un film qui donne envie d’aimer le cinéma, la musique et la vie. Cette déclaration d’amour du réalisateur à la musique et au rock des années 60 se dévore sans sommation de la première à la dernière seconde (j’entends fin du générique avec une mini scène). Un film drôle, léger, surprenant, délirant, tendre et enchanteur. Richard Curtis a eu la bonne idée de tourner la plupart des scènes caméra au poing, ce qui nous fait encore plus rentrer dans le film, nous rapproche des personnages. Des personnages hauts en couleur qu’on adopte tout de suite et qui promettent des scènes hilarantes (la scène du « -T’es qui toi? -Beh, Bob. -Qui? » reste une des mes favorites) et drôles. L’humour est constant – une chose à relever car beaucoup de films se disent « comédie » sans arriver à faire rire. Ici que l’humour soit fin ou plutôt gras, on rigole, vrai de vrai. Mais le film ne tombe pas dans le vulgaire, mais a juste l’insolence qu’il faut. Passons au choses sérieuses, ceci n’était qu’une mise en bouche. Si on parle de Good Morning England – ou plutôt en vo, The Boat that rocked – on ne peut pas passer sous silence sa BO géniale qui séduira les connaisseurs comme les autres et qui colle à merveille avec l’esprit endiablé du film, ainsi que ses prestations d’acteurs. Il faut dire que Curtis a pris les meilleurs acteurs anglais et un – il faut l’avouer – des meilleurs acteurs américains de sa génération. J’ai nommée: Philip Seymour Hoffman, Rhys Ifans, Bill Nighy, Nick Frost pour les DJ, Kenneth Branagh et Jack Davenport pour les politiciens et la délicieuse Emma Thompson en guest star. Les autres acteurs, moins connus, complètent à merveille le casting. Le délire qui habite chaque personnage est jouissif et chacun s’en donne à coeur joie dans des rôles plus frappés les uns que les autres. Pas besoin d’écrire des tas de lignes ou d’analyser chaque plan, ici, un seul conseil: courrez-y.

Parce que c’est drôle tout en étant insolent et absurde, parce que c’est un film sur l’amour de la musique, parce qu’il n’y a que des bons acteurs qui ne cesseront jamais de vous étonner, parce que Richard Curtis touche à tous les genres sans se laisser submerger et parce que ce film est tout simplement humain, beau et possédant une grandeur de coeur et d’âme que l’on ne soupçonnait pas. Si avec ça, vous n’êtes toujours en route pour le cinéma….