Harry Potter et le Prince de sang-mêlé

Harry is back

Daniel Radcliffe. Warner Bros. France

Jim Broadbent. Warner Bros. France

Daniel Radcliffe et Emma Watson. Warner Bros. France

Le sixième volet des aventures du jeune sorcier Harry Potter.

David Yates rempile pour un nouveau film en compagnie d’Harry Potter. Et il était sûr qu’on l’attendait au tournant. Après un 5e opus plus mature mais beaucoup trop elliptique par rapport au livre, on s’interrogeait sur la destinée du prochain. Abattons les cartes tout de suite: HP6 est agréable, visuellement superbe mais une nouvelle fois mal adapté. La première demi-heure est excellente, nous plonge rapidement dans la noirceur de l’œuvre…avant d’enchaîner avec un virage "premiers amours et adolescents tourmentés", qui peine à réellement trouver sa place et un intérêt auprès du spectateur. Les scènes sont drôles, légères, mais cassent le rythme du film ainsi que sa noirceur. Le 6e est sensé mettre en lumière les enjeux, dramatiques, du dernier livre et montrer la progression rapide et violente du mal et de Voldemort. Dans le film, on ne sent pas vraiment cette montée du mal, sauf à travers le personnage de Drago Malefoy, qui a vraiment ici un vrai et bon rôle prenant de l’épaisseur (excellent Tom Felton). Et puisque nous sommes dans les reproches, allons-y. Le Prince de sang-mêlé n’est presque jamais évoqué, comme s’il n’était pas assez intéressant pour que l’on s’en occupe (il fait quand même partie du titre!). Il n’y a que deux souvenirs concernant Voldemort, et c’est bien dommage, car le 6 est l’ouvrage clé concernant son passé et son enfance. Ici, on n’en apprend quasiment rien sur le personnage, et c’est dommage.

Et surtout, HP6 manque de rage et de passion: Sirius est mort à la fin du 5 et Harry semble ne jamais y penser, ne jamais y faire allusion. Et lors de la mort d’un personnage central à la fin du 6e volet (je ne le cite pas, on ne sait jamais) on a droit à seulement quelques larmes alors que cet évènement va complètement bouleverser la vie de Harry, de Poudlard et la suite de la saga. Daniel Radcliffe n’est pas un mauvais acteur, mais son personnage manque cruellement d’épaisseur, de souffrance et de noirceur. Parmi la pléiade d’acteurs se succédant à l’écran, tous bons, il faut noter, et applaudir, Helena Bonham Carter absolument renversante en Bellatrix et Jim Broadbent en Professeur Slughorn. Leurs apparitions sont géniales.

Malgré tous ces reproches, et il y en a d’autres, ce HP n’est pas mauvais et on ne s’ennuie pas. Plus de finesse dans le scénario et dans l’approche des personnages n’auraient pas pu faire de mal au film, mais David Yates s’impose (à tort ou pas?) dans la saga. Sa mise en scène est réussie, les effets spéciaux et les couleurs sombres superbes, sans oublier la musique très bonne. Comme le 5e opus, les défauts et les qualités de l’œuvre se compensent, délivrant un film bancal, maladroit, parfois agaçant (trop d’histoires de cœur entre les protagonistes) mais qui donne drôlement envie de voir la suite. En espérant que celle-ci sera mieux, surtout que le 7e livre a été coupé en deux pour les besoins de l’adaptation cinématographique…

Warner Bros. France

 

3 thoughts on “Harry Potter et le Prince de sang-mêlé

  1. Bien au contraire, le fait de se détacher de l’oeuvre, très dense, en tirer quelques principaux axes (en fait : adolescence et ascension des ténèbres) que l’on développe sérieusement était ce qu’il fallait faire.

    Les étreintes entre ados ne viennent que renforcer le coté sombre du film : si on se rapproche, n’est ce pas pour se protéger, pour être plus fort face au chaos qui règne en dehors des murs ? Yates donne de la force à l’ambiance « voldemort » en l’humanisant, réuniant ainsi les axes principaux (contradictoires à la base !) nécessaires pour faire avancer l’intrigue, et surtout poser le récit, développer les personnages et créer une ambiance (en plus d’un style artistique, grâce aux effets spéciaux et à la photographie). L’ambiance Poudlard, un hommage à l’adolescence (on pourrait parler de « génération Potter » pour ceux qui ont passé leur enfance avec le livre dans les mains), une dernière fois, avant les reliques de la mort, qui devraient être traités différemment, puisqu’on a arraché nos héros à l’adolescence.

  2. Sérieusement ? »Drago Malefoy, qui a vraiment ici un vrai et bon rôle prenant de l’épaisseur »
    Personnellement, je trouve que Felton est de moins en moins bien au fur et à mesure des films.
    Par ailleurs, sans être réellement déçu par ce dernier opus, je regrette néanmoins le fait de ne pas prendre autant de plaisir à voir l’adaptation au ciné qu’à lire le livre.

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