Jeux de pouvoir

Mais qui a tué Sonia Baker?
Helen Mirren, Rachel McAdams et Russell Crowe. StudioCanal

Russell Crowe et Ben Affleck. StudioCanal

Sonia Baker, un membre du cabinet du député Stephen Collins est retrouvé morte dans le métro. Toute l’attention des médias se porte sur Collins. Pendant ce temps, Cal McAffrey, un journaliste aux méthodes pas toujours légales et ami de Collins, apprend la mort de deux hommes. Sa rédactrice lui donne le sujet, et assisté par la jeune Della Frye, Cal va essayer de trouver la vérité…qui dépasse tout ce qu’il avait pu imaginer.

Ayant vu et apprécié la série en 6 épisodes de la BBC, j’avais quelques a priori sur le film de Kevin Macdonald. Mais c’était oublier que le monsieur avait déjà à son palmarès le très bon Dernier roi d’Écosse. Le jeune cinéaste s’est donc attelé à la tâche de compacter 6h en seulement 2h. Et le résultat est à la hauteur, excellent et surprenant et respectant l’histoire aux fils entortillés de la série. Le film est plus condensé mais on comprend mieux et on est plus rapidement plongé dans cette intrigue politique (la série avait quelques longueurs). Mais maintenant arrêtons sur la série et ne parlons que du film, State of Play en anglais, Jeux de pouvoir en français. La mise en scène est nerveuse, sombre, créant une atmosphère particulière qui nous plonge tout de suite dans l’enquête de Cal. Cal, ce mec barbu et bedonnant, c’est le grand Russel Crowe, qui ne cesse de nous surprendre de film en film (capillairement parlant). Sa rugosité et son côté nounours bourru donne tout son charme à ce personnage et Crowe s’affirme une nouvelle fois comme un excellent acteur. Ce qui est plus surprenant, c’est Ben Affleck, crédible et subtile dans la composition de l’homme politique Stephen Collins. A leur côté, les autres acteurs sont parfaits: Rachel McAdams, Helen Mirren, Robin Wright Penn, Jason Bateman et Jeff Daniels.
Porté par une musique efficace, le film de Kevin Macdonald nous plonge dans les arcanes du pouvoir et c’est pas très beau à voir (politiquement et moralement). La découverte de la vérité se fera après de nombreux rebondissements, mais à quel prix? Enchaînant les scènes avec une maîtrise impressionnante et un sens du rythme indéniable, le réalisateur (un futur grand, on vous le dit) remet au goût du jour le thriller politique, à la fois sobre et subtile, oppressant et intelligent. Et prouve qu’avoir une bonne histoire est la priorité pour ce genre de cinéma. Ici, elle est excellente. Je vous laisse la découvrir.

StudioCanal

 

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