Brick

 

Emilie de Ravin et Joseph Gordon-Levitt. Mars Distribution

Joseph Gordon-Levitt. Mars Distribution

Brendan reçoit un coup de fil: celui de son ex-petite copine, Emily qu’il n’a plus vu depuis 2 mois. Celle-ci est effrayée, lui demande son aide. Brendan va alors se mettre à sa recherche et tenter de dénouer cette bien sombre histoire.

Brick est sans nul doute l’un des films les plus étonnants et surprenants que j’ai vu. Rian Johnson renverse tous les codes du teenage-movie pour créer un ovni cinématographique délicieusement retors et intelligent. En empruntant aux polars des années 50 genre Le Faucon Maltais, le jeune réalisateur dont c’est le premier film, fait un mélange de plusieurs genres. L’intrigue se déroule dans un lycée californien, les adolescents sont les différents protagonistes mais jouent avec les stéréotypes (le dealer un peu « parrain », la femme fatale, le héros justicier…). Moderne et vintage à la fois. Une réussite. Surtout du point de vue de la réalisation: couleurs pâles, décors déserts se mêlent à une atmosphère étouffante et anxiogène, et une mise en scène originale, loin des films US formatés.

Notre jeune héros, lunettes sur le nez et silhouette voûtée, tente donc de retrouver son ex-copine et se heurte au Pin, dealer. On reste au départ dans les terrains connus et balisés du thriller, mais Johnson arrive à sortir du droit chemin grâce à son propre style et des marques d’humour là où les attend le moins (la mère du Pin qui propose un goûter à son fils et « ses amis »). On se retrouve en territoire inconnu, et c’est tant mieux, car Brick révolutionne le genre en explosant justement tous les clichés qui pourraient le mettre à l’étroit. Les histoires d’amour dans Brick n’ont rien de futiles et ressemblent plutôt à des passions auto-destructrices ou manipulatrices. Les coups, le héros, les sent, se les prend et souffrent. La violence est marquante car rendue réelle, chaque coup faisant souffrir, saigner. On n’est pas dans un film de carton pâte, mais on sent bien la tension lourde et écrasante qui plonge petit à petit Brendan dans un enfer dont on se demande comment il va s’en sortir.

Si Brick a remporté un large succès critique, c’est, on le devine dès les premières minutes, en partie grâce à son acteur principal, Joseph Gordon-Levitt (retenez bien ce nom). Craquant et renfermé, chevaleresque mais violent, il dote Brendan d’un charisme hallucinant. Heureusement qu’il est de chaque minute du film. Les autres acteurs (Lukas Haas, Emilie de Ravin, Nora Zehetner et les autres) sont au diapason, tous excellents.

Mise en scène de qualité, jeux d’acteurs très bons, scénario un peu trop complexe par moment mais bougrement bien écrit, atmosphère étouffante et originale, Brick est une jolie surprise qui séduira autant par ses qualités que ses maladresses (des longueurs).  De quoi attendre avec intérêt le nouveau film du réalisateur, Une arnaque presque parfaite.

 

 

 

Mars Distribution

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *