Je ne suis pas une inconditionnelle de l’uvre de Quentin Tarantino, n’ayant vu de lui que le génial Pulp Fiction (je vais y remédier vite fait), donc je ne peux pas me baser sur les précédents films du monsieur. Toujours est-il qu’une certitude demeure. Après un été riche en films sympathiques, parfois très bons (Jeux de pouvoir, Public Enemies, HP6, L’âge de glace, Whatever Works, Une arnaque trop parfaite…), mais jamais excellents, désolée de le dire, on attendait plus grand chose de cet été. Et Tarantino est arrivé. Disons-le tout de suite, Inglourious Basterds, on l’aime ou on le déteste, il nous prend aux tripes ou il nous laisse indifférent, pour ma part, Inglourious Basterds sera ni plus ni moins le film de l’été, le film qu’on attend depuis trois mois, celui qui vous scotche au siège, qui vous fait vibrer et qui vous rappelle que le cinéma est une invention merveilleuse.
Découpé en 5 chapitres, ce film commence par un générique façon western années 50-60 et se poursuit dans un soucis de rester original et inclassable. Résultat, Inglourious Basterds est un film de guerre jouissif, décalé, à la fois drôle et dramatique, insolent (Tarantino s’attaque à la 2nde guerre mondiale et au nazisme sans vraiment se prendre au sérieux) et violent, un film qui ne reste jamais bloqué dans un seul genre, nous faisant rire quand on s’y attend le moins et nous surprenant grâce à des scènes d’actions intenses et qui arrive sans temps mort. C’est surtout une uvre qui rend hommage au cinéma, truffée de références, du western spaghetti aux films français des années 40. Tout en gardant la touche « Tarantinesque » qu’il se doit. J’ai trouvé le film plus posé et moins délirant que Pulp Fiction mais plus mature. Il faut dire que lui seul peut se permettre de réaliser un film de 2h30 fait quasiment entièrement de dialogues, dialogues acérés, drôles, intelligents, renversants et explosifs. A cela il allie une maîtrise parfaite de la mise en scène qui nous plonge dans ces 5 chapitres, chacun ayant son orientation propre. La grande ingéniosité et créativité du cinéaste transparaît dans chaque plan, chaque souffle de vie qui anime ces images. La 2nde guerre mondiale est bien ici revisitée par Tarantino qui ose tout, sans en rougir, même de rire alors que le contexte n’y est pas propice. C’est sans doute un des points majeurs qui séparera le public, car n’en doutons pas, ces Inglourious Basterds vont partager.
Inglourious Basterds est un film renversant qui chamboule tous les à-priori qu’on pouvait avoir avant de le voir. Quentin Tarantino a plus que bien géré son retour: avec ce film il se classe dans les incontournables de l’année et du cinéma contemporain. Cette folle chasse aux nazis est une déclaration d’amour au cinéma, insolente et originale, destinée à devenir – pourquoi pas? – culte. Et juste pour le plaisir, quittons-nous sur les dernières paroles du Lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt), pirouette provocante mais jouissive d’un certain QT: « Ça pourrait bien être mon chef d’uvre… »
Ton article donne envie de le voir. Je sais pas pourquoi, mais on lit partout que Tarantino s’essouffle, plongeant dans un exercice de style bourrin sans âme…