Une arnaque presque parfaite

The Brothers Bloom, à votre service

Adrien Brody, Rachel Weisz et Mark Ruffalo. SND

Mark Ruffalo. SND

Adrien Brody, Mark Ruffalo, Rachel Weisz et Rinko Kikuchi. SND

Bloom et Stephen sont deux frères escrocs. Lorsque Bloom annonce qu’il veut arrêter, Stephen le convainc d’accepter une dernière arnaque. L’ultime. La proie: Penelope, jeune héritière solitaire mais douée de plusieurs talents qui s’ennuie à mourir dans son grand manoir.

Rian Johnson est un petit génie en devenir. Après l’excellent Brick, il revient cette année avec The Brothers Bloom. Ou l’histoire de deux frères arnaqueurs de haut-vol qui décident de s’en prendre à une jeune héritière délurée. Ce sera leur dernier coup, promis, juré, craché, dit Stephen à Bloom. Mais où commence l’arnaque, où s’arrête-t-elle? Et quelle est la part de vérité? A travers cette comédie délirante mais juste et haute en couleur (qui rappelle un peu Bon baisers de Bruges), Johnson tend à interroger Bloom (joué par Adrien Brody) sur sa vie de mensonges, d’arnaques, sa vie faîte de rôles, rôles qu’il a endossé sans jamais être "vraiment lui". Faut le comprendre, Bloom. Il a 35 ans et aucune attache, aucun lien, excepté son frère qui les fait passer "de vie en vie" lors de leur nombreuses arnaques, qui transforme leur quotidien en aventures excitantes et théâtrales. C’est un peu ça les frères Bloom: deux garçons orphelins n’ayant jamais eu personne sur qui compter, qui tentent de mettre un peu de magie et de fantaisie dans leurs existences solitaires. La grande force du jeune réalisateur, comme dans Brick, c’est de savoir à merveille traiter ses personnages, avec tendresse et amour. L’arnaque mise en place et intrigue centrale du film, n’est presque qu’un prétexte pour raconter l’histoire de ces deux garçons qui ne savent plus distinguer la réalité de l’arnaque, et vivent plonger dans cette vie "fausse" où ils sont des rôles prévus, écrits d’avance.

La réalisation dynamique et colorée de Rian Johnson est un vrai plaisir pour les yeux. Le début du film qui raconte la jeunesse des deux frères est un petit moment magique de cinéma. Le film en lui-même accuse plusieurs longueurs et un rythme, vers la moitié, qui peine à redémarrer, malgré l’énergie de Rachel Weisz. On notera quelques incohérences, et quelques mystères. Johnson joue également avec le décalage comme pour Brick (teenage-movie mais personnages et ambiance des films noirs façon années 50): les personnages d’Une arnaque…sont habillés avec classe, un peu comme des escrocs des années 60 ou 70 et semblent en contradiction avec la modernité de l’époque d’aujourd’hui.

Mark Ruffalo et Adrien Brody sont excellents:
le premier cabotin, assuré, joueur, le second renfermé, triste et seul puis amoureux. Amoureux de Rachel Weisz, lumineuse en héritière un peu fofolle et qui rêve d’aventures. Et pour notre grand plaisir, la géniale Rinko Kikuchi en japonaise muette et pyromane. Un casting de choix pour une intrigue qui traîne en longueurs mais joue avec les apparences…jusqu’au bout. Drôle, tendre, émouvant, Une arnaque presque parfaite séduit malgré ses défauts.

SND

 

2 thoughts on “Une arnaque presque parfaite

  1. Je pense vraiment tout pareil que toi pour ce film, c’est même un peu frustrant, j’ai l’impression que s’il le réalisateur s’était un peu plus laché, on aurait pu avoir un film vraiment original de bout en bout ! Sur mon blog je fais allusion à un truc qui m’a vraiment énervé… LE TITRE bordel ! la traudction est vraiment minable :/

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