La belle personne, c’est Chiara
Christophe Honoré, l’un des meilleurs cinéastes de sa génération, revient un an après La belle personne avec une uvre amère et douloureuse sur la famille. Honoré renoue avec ses origines bretonnes (l’histoire au milieu du film) et signe son film le plus personnel. Le personnage principal est Léna (Chiara Mastroianni, magnifique), mère divorcée de deux enfants, qui peine à s’en sortir. A travers ce portrait de femme au bord de la crise de nerfs, Honoré parle de liberté, celle que clame l’affiche, "Vivez libre". Mais Léna étouffe: ex-mari, famille, amant, enfants, le souffle lui manque. Malgré des dialogues acides, parfois drôles, Non ma fille… est bien un film profondément triste, presque déprimant. Cette chronique familiale transpire la douleur, la haine, l’amour. Marina Foïs (actrice fantastique), femme enceinte déprimée et sur de Léna, tombe par hasard sur une affiche des Enchaînés (de Hitchcock), est tout est dit. Tout est dit de la violence des rapports entre les êtres, de ces chaînes qui les entravent jusqu’à les étouffer ("Tu t’es juste habituée à pas respirer ", dit Léna à sa mère), de la famille qu’on hait autant qu’on aime. Et lors de deux ou trois accalmies, Louis Garrel, acteur fétiche de Honoré, irradie de l’écran ses quelques scènes de sa légèreté et sa luminosité. Le reste du casting, des non-habitués de Honoré, est très bien, donnant corps et chair à ce drame contemporain sur la société et les femmes, qui s’il souffre de quelques longueurs, livre avant tout un film sur la famille (un des thèmes favoris de Honoré) touchant et juste.
Oui, moi aussi j’ai préféré Les Chansons d’amour : LE meilleur Honoré pour moi (La Belle personne n’est pas loin).
J’ai bien aimé lorsque je l’ai vu en salle, toutefois moins que les Chansons d’amour.