Mademoiselle Chambon

« Quel joli temps pour se dire au revoir… »

Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain. TS Productions / Michaël Crotto

Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain. TS Productions / Michaël Crotto

 

Jean, père de famille et maçon, rencontre Véronique Chambon, la maîtresse de son fils. Leur rencontre va tout bouleverser.

On doit à Stéphane Brizé le joli Je ne suis pas là pour être aimé. Et maintenant, Mademoiselle Chambon, film tout en pudeur, à fleur de peau, sur la rencontre entre deux êtres que tout sépare, un artisan et une institutrice. Un film magnifique, en fait. Bouleversant. Où les mots se taisent, et où les regards et les corps disent. Autour d’une fenêtre cassée, d’un air de violon, Stéphane Brizé tisse cette rencontre qui fait des étincelles. Attirés par l’autre, son contraire, Jean et Véronique s’aiment en silence, s’aiment avec pudeur lors d’une superbe scène où ils écoutent de la musique, sans un mot. Malgré une histoire d’amour à demi-mot, la passion est bien là, brûlante, intense et pleine de douleur (Jean est marié et a un fils). Le thème de l’adultère passionnel a été plusieurs fois mis en scène cette année, dont Cédric Kahn avec le très beau Les Regrets. Mais Stéphane Brizé a quelque chose en plus: une sorte de mélancolie douce-amère, de douceur et de douleur, de la poésie, de la musique, une chanson de Barbara (Septembre). Et évidemment Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, ancien couple à la ville, qui se retrouve ici. Le côté bourru de Lindon s’oppose à la fragilité de Kiberlain dans de sublimes scènes. Leur opposition devient alors complémentaire. Cette histoire d’amour non-vécue, ou presque, se finira sur un quai de gare, avec un goût amer.

Mademoiselle Chambon est un film qui ne se raconte pas, ce n’est pas un film de mots, de dialogues, mais bien de regards, de gestes, de frôlements, de larmes, d’étreintes et de musique. Une histoire d’amour pleine de passion portée par deux comédiens extraordinaires (Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain) et des seconds rôles très justes (Aure Atika, Jean-Marc Thibault). Magnifique de bout en bout, et une scène finale bouleversante.
 

Rezo Films

 

 

 

 

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