Le Vilain (avant-première)

Dupontel est un vilain

Catherine Frot et Albert Dupontel. StudioCanal

Catherine Frot. StudioCanal

Maniette, une vieille femme bigote, ne comprend pas pourquoi elle ne meurt pas. Il ne lui arrive jamais rien, et elle pense que le créateur ne veut pas la rappeler car elle aurait oublié de faire quelque chose. Lorsque son fils, qu’elle n’a pas vu depuis 20 ans revient à la maison, Maniette est aux anges…sauf lorsqu’elle découvre que son fils est un escroc, un sale type, un voleur. Elle décide de le faire changer, pour en faire un type bien. Mais celui-ci n’est pas d’accord…

Albert Dupontel est un acteur-réalisateur du cinéma français important, parce qu’il offre une alternative, des films originaux et hauts en couleur, qui ne se lassent pas de nous choquer, de nous faire réfléchir et de nous faire rire. Après le délirant Enfermés dehors, il revient avec Le Vilain, un film bête, drôle et méchant, mais également très tendre par moment. Le Vilain est sans doute (je n’ai pas vu ces deux premiers longs, Bernie et Le créateur, donc je n’affirme rien) son film le plus accessible au grand public, ainsi qu’un film aboutit au niveau du scénario et des personnages. Accessible car Le Vilain met en scène une mère et son fils, sujet classique à priori et aimé du public. Sauf qu’il est traité de manière tout à fait original et plonge dans la fable burlesque dès les premières minutes. En se détachant de la réalité, Dupontel nous fait entrer dans son monde, mais garde un pied sur terre à travers la relation mère-fils. On en dira pas trop, mais le film regorge de bonnes idées, de scènes hilarantes, de la seule tortue intelligente, de méchanceté et de bêtises et de personnages aussi fantaisistes et frappés les uns que les autres (mention au docteur, interprété par le génial Nicolas Marié). Albert Dupontel tord les clichés du genre ; il tente de tuer sa mère, fait voler des tortues par les fenêtres, arnaque, crie, en deux mots, est déchaîné. Ce mec s’accaparerait presque toutes les scènes, s’il n’y avait pas la grande Catherine Frot en dame âgée un peu naïve mais terriblement drôle. Se lâchant comme jamais, elle fait partie du monde de Dupontel comme si elle y avait toujours été. Le choix du casting est géniale, de Nicolas Marié à Bouli Lanners.

Un film drôle, méchant, mais aussi une déclaration d’amour à sa mère, aux mères. Le Vilain est une petite bouffée d’air frais, face aux films plus classiques et conventionnels, qui cassent tous les codes. Lors de l’avant-première, Albert Dupontel est venu discuter avec les spectateurs après la séance, et nous a offert un moment formidable et passionnant. L’homme, lui, l’est tout autant, simple, accessible. Un type bien qui fait des films de vilain garçon.

StudioCanal

 

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