Rappelons les faits. En 2006 sortait Brothers de Susanne Bier, un film danois impressionnant. 2010: Jim Sheridan, le grand réalisation de Au nom du père, en fait un remake américain. De là, en découle le premier point faible de ce film: comment faire lorsque l’on a vu le film de Bier pour ne pas avoir l’impression de revoir une nouvelle fois la même histoire? En effet, l’effet n’est plus le même puisque l’on sait déjà tout ce qui va se passer et que finalement il n’y a pas beaucoup de changements entre les deux versions. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de les comparer et ce qui en ressort évidemment est la noirceur du Brothers de Bier que l’on retrouve à peine dans celui de Sheridan. Dommage. Mais j’ai décidé de ne pas écrire toute une critique comparative entre les deux films (je le ferais peut-être si j’ai l’occasion de revoir le film de 2006), notamment parce que la vision de celui de Bier date de bien longtemps et que se serait dommage de gâcher les propres qualités de ce remake. Repartons alors à zéro.
Plus brut et âpre, Brothers de Susanne Bier s’impose comme le fait qu’il est difficile de faire des remakes à la sauce américaines. Mais Brothers de Jim Sheridan prouve lui, qu’il est possible de faire des bons remakes, des films gardant l’émotion et la justesse du premier. Si bien sûr on a l’impression que l’histoire se répète et de ne rien apprendre de nouveau, Brothers (2010) arrive tout de même à capturer le spectateur par son trio d’acteurs époustouflants. Bier n’avait Portman, ni Gyllenhaal, ni Maguire (même si elle avait de très bons comédiens). Entre tendresse, douleur, violence et passion, Brothers noue une intrigue délicate autour d’un trio amoureux sur la musique de U2. Classe.