1954. Teddy Daniels et Chuck Aule, deux marshals sont envoyés sur l’île Shutter Island, dans un asile psychiatrique. Une des patientes, Rachel Solando, s’est échappée. Daniels et Aule ont pour mission de la retrouver. Mais l’île semble cacher de noirs secrets….
Immense Scorsese. Le maître revient avec une uvre passionnante et foisonnante, qui se révèle être un de ses meilleurs films. Dennis Lehane, écrivain de polars dont certains adaptés au ciné avec brio (Mystic River, Gone Baby Gone), avait signé un thriller absolument renversant, Scorsese en signe une adaptation tout aussi géniale. Son film est tout simplement une leçon pure de cinéma, où il conjugue tension, suspense, drame, manipulation dans un trip halluciné qui ne cesse de balader le spectateur jusqu’à la chute – renversante. Si vous n’avez pas lu le livre, allez-y en en sachant le moins, et laissez-vous surprendre. Si comme moi, vous avez déjà lu le roman de Lehane, vous ne serez pas moins surpris, et même si la chute vous ait déjà connu, cela ne gâchera pas le plaisir. En effet, comme le livre, Shutter Island est un film qui nécessite au minimum deux visions et qui séduira les lecteurs et non-lecteurs du roman.
Pour adapter cette enquête policière, Scorsese nous livre une réalisation renversante et maîtrisée, digne du maître qu’il est, et qui ne laisse au spectateur aucun répit. La musique inquiétante nous prévient dès le début lorsque le bateau approche Shutter Island en montant en crescendo : une fois arrivé sur l’île, rien ne sera plus comme avant, préparez-vous au grand frisson. Le cinéaste s’amuse alors à nous perdre dans les dédales d’un polar retors et labyrinthique. Scènes flippantes, musique, tempête, tout y est pour nous plonger dans un état de tension pure. Côté décors, Scorsese recrée les années 50, là-aussi, avec une perfection absolue. Mais si Shutter Island est un très grand film, c’est avant tout grâce à la réussite du cinéaste d’avoir conjugué polar noir vertigineux avec son enquête haletante et profondeur du personnage principal, Teddy Daniels, pivot du film (le film trouve d’ailleurs l’équilibre parfait entre polar noir et drame psychologique). Shutter Island est avant tout une uvre sur la folie, le deuil, l’esprit et son fonctionnement ainsi que le rapport réalité/fiction. Il confère ainsi à Teddy une profondeur que l’on voit peu dans ce genre de film, nous faisant nous confondre avec ce personnage. Un personnage sublimé par des séquences de rêve superbes et fascinantes autant qu’elles sont dérangeantes. A travers le personnage de Teddy, le réalisateur tisse également une histoire d’amour (littéralement) dévorante et destructrice mais aussi douloureuse ("Laisse-la partir", dit un fou à Teddy qui ne peut s’y résoudre). On ne cesse de s’interroger, comme Teddy et comme Scorsese (certaines thèmes du film sont des thèmes que Scorsese a déjà exploré dans ses uvres précédentes). Qu’est-ce qui pousse un homme à la folie? Scorsese tente une réponse en mettant en parallèle le nazisme et les conséquences de la guerre sur les soldats (thème plutôt actuel, voir Brothers) mais aussi l’amour fou. Pour parvenir à saisir toutes les complexités de ce labyrinthe démoniaque et obsédant (car on parle bien ici d’obsession, autant de la part de Teddy que du spectateur), une deuxième vision au minimum s’impose. Car en effet, dès que l’on connaît le fin mot de l’histoire, un tas de détails et de plans trouvent leur explication, surtout au niveau des regards (regardez attentivement les regards que se lancent les différents protagonistes…). Seul point noir du film : une phrase de dialogue rajoutée par Scorsese à la fin du film et qui laisse planer une certaine ambiguïté qui n’existait pas dans le roman (à mon sens) et change un peu la donne, ce qui est dommage (la fin du roman étant plus abrupte, sans concession).
Shutter Island est l’association de 3 "maîtres" dans leur domaine: Martin Scorsese, Dennis Lehane, et Leonardo DiCaprio, que je ne cesserais jamais de défendre et je le répète encore une fois, qui est un des meilleurs acteurs de sa génération (à bon entendeur salut). Après les excellents Aviator, Gangs of New York et Les Infiltrés, il retrouve une 4e fois le cinéaste pour ce qui est à ce jour leur meilleure collaboration. DiCaprio y redouble d’intensité, de charisme et d’une rugosité bienvenue qui lui offre un rôle en or. Face à lui, une pléiade d’acteurs eux-aussi excellents, Mark Ruffalo (discret mais excellent), Ben Kingsley (inquiétant), Michelle Williams (fantôme sublime mais douloureux et triste) , Emily Mortimer, Jackie Earle Haley, Max Von Sydow et d’autres encore.
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Good film. Really it is chef-d’oeuvre
Il y a dabord un tour de force scénaristique (à la manière de Sixième sens, de M. Night Shyamalan), qui amène le spectateur à se demander à partir de quel moment il a été abusé (à supposer, bien sûr, quil nait pas lu le livre de Dennis Lehane, dont le film est adapté). Et il se rend compte, avec un plaisir mêlé dadmiration, que lon sest joué de lui dès la première image, ou presque, lorsque Teddy Daniels-Leonardo DiCaprio et Chuck Aule-Mark Ruffalo abordent lîle, lorsquils se voient obligés de remettre leurs armes aux policiers qui gardent lhôpital, lorsquune internée accueille Teddy Daniels avec un signe de la main qui est comme une reconnaissance Et, dès le film achevé, on voudrait pouvoir le revoir, afin de repérer tous ces indices Ce procédé, par la confusion quil crée dans lesprit du spectateur dans sa perception de la réalité, permet en outre à ce dernier de sidentifier davantage au personnage interprété par Leonardo DiCaprio (excellent), plus antihéros que jamais.
A souligner également (du moins dans sa première partie) lesthétique baroque du film (que ce soit les extérieurs ou les intérieurs), qui est comme le symbole du labyrinthe mental dans lequel est perdu Teddy Daniels. Une esthétique qui évoque un tableau dArnold Böcklin, peintre dont luvre minterroge autant que celle de Caspar David Friedrich (voir la critique de Lovely Bones) : lîle des morts, une toile représentant une île au coucher du soleil, vers laquelle se dirige une embarcation conduite par un homme drapé dun linceul (Charon).
Larrière-plan historique du film (le nazisme) renforce encore lambiance paranoïaque dans laquelle évoluent les personnages. Ce contexte est dailleurs pour moi plus important que la trame policière, laquelle nexisterait pas si Teddy Daniels navait pas connu lexpérience de la libération des camps de la mort.
Shutter Island constitue tout de même une uvre à part dans la filmographie de Martin Scorsese, où lon reconnaît moins son style (ici particulièrement sombre et désespéré). Peut-être est-ce dû au fait quil sagit dune adaptation, mais Scorsese se fait ici plus illustrateur que créateur. On peut aussi regretter un certain manque de rythme. Défaut qui sévanouit évidemment lorsque lon découvre le secret des protagonistes. Mais avant den arriver là, le cheminement est parfois un peu lent
Polanski vs ScorseseArgh, je n’ai pas encore vu The Ghost Writer, malheureusement…Et là où je vis, le film ne passe pour le moment qu’en français. La version en vo sera au ciné le 31 mars, donc j’irais le voir début avril…trop tard pour voter…Mais je pense quand même que Shutter Island aura ma préférence^^
Salut, je découvre ton blog, très intéressant et qui va devenir un de mes favoris, je le sens.
Je ne partage pas tout à fait ton point de vue sur Shutter Island mais peut-être souhaiteras tu participer au match Shutter Island vs The ghost writer que j’organise sur mon blog ?
Je l’ai vu ce week-end, le résultat est au-dessus de mes attentes et je te rejoins : rare de nos jours de trouver autant de qualités dans une oeuvre réussie de bout en bout : un époustouflant travail d’orfèvre !!!