Luc Besson fait son grand retour avec l’adaptation des bandes-dessinées de Tardi, Adèle Blanc-Sec. Disons-le tout de suite, Besson reste gentiment dans les rails du divertissement spectaculaire pour grand public, sans rien ne vouloir amener de plus (en soit, rien de bien original). Et pourtant, ça fonctionne: le divertissement est bien mené, drôle, esthétiquement joli (très belle reconstitution historique de l’époque 1900) et les personnages hauts en couleur font sourire. On est évidemment dans le tape-à-l’il, le spectaculaire à l’américaine, et ça ne plaira pas à tout le monde (ce que je conçois). Luc Besson ne se gène d’ailleurs pas, y va à fond, quitte à ce que l’histoire perde toute crédibilité vers la fin : les momies qui revivent, ça fait un peu beaucoup, avouons-le. Dommage justement que l’histoire des momies prenne plus d’ampleur face au ptérodactyle, pas assez utilisé à mon goût (alors que le matraquage publicitaire du film l’avait beaucoup plus mis en valeur). Tout comme notre ami Mathieu Amalric qui campe le méchant Dieuleveult et qui n’apparaît que 10 minutes à l’écran. En effet, Besson semble se perdre par moment (personnages – certains pas assez utilisés-, intrigues – plusieurs histoires se superposent-, genres – humour, drame, aventure avec le début à la Indiana Jones, fantastique-…), pour qu’au final, malgré un scénario ayant souvent des ratés, Adèle Blanc-Sec se révèle un film atypique. La faute, peut-être, à Adèle, héroïne intrépide, en verve, courageuse, grande-gueule, que rien n’arrête, et qui n’a peur de rien, pas même d’un ptérodactyle (Louise Bourgoin, plutôt pas mal dans ce rôle). Quant aux seconds rôles assez fameux, on retrouve Gilles Lellouche en inspecteur Caponi, Nicolas Giraud (découvert il y a quelques années dans Nos Retrouvailles) en jeune amoureux (Zborowski), Jean-Paul Rouve en Saint-Hubert, chasseur de fauves.
Vous l’avez compris, Adèle Blanc-Sec est un film assez bancal au niveau du scénario, mais pourtant attachant. Cela reste du divertissement convenable, qui devrait plaire à beaucoup, tout en en rebutant plus d’un. A essayer.