Grand Prix du Meilleur film au festival de Deauville en 2010, le film de Rodrigo Garcia se révèle être un film poignant sur l’adoption et la maternité à travers les portraits de trois femmes. Si ce film choral est produit par le grand cinéaste Alejandro G.Inarritu, il n’en est pas pour le moins très différent, plus classique, moins vibrant, moins beau même. Mais tout de même, il faut saluer l’absence de pathos alors que le sujet s’y prêtait (néanmoins, le final est assez larmoyant). Le réalisateur arrive à dépeindre avec finesse les émotions et sentiments qui agitent ces femmes, malgré un scénario assez prévisible et quelques raccourcis faciles. Trois femmes, trois (beaux) portraits: Karen, renfermée, s’occupant de sa mère et ne supportant pas d’avoir abandonné sa fille il y a 35 ans ; Elizabeth, sa fille biologique, qui vit dans la solitude et dont les seuls rapports avec les hommes se bornent au sexe et rien d’autre et enfin, Lucy, jeune femme prête à tout pour adopter quand elle apprend qu’elle ne peut pas avoir d’enfants. Ces trois destins se croisent lentement, et même si l’on sent venir la suite, Mother and Child se révèle intéressant et parfois inspiré dans les rapports mères-filles qu’il dépeint. Et rappelle à quel point les liens peuvent être forts entre une mère et son enfant. N’oublions pas la plus grande force du film de Rodrigo Garcia: son casting, impeccable. Des seconds rôles (Samuel L.Jackson en tête), excellents, au trio féminin (Annette Benning, poignante, Naomi Watts, magnifique et Kerry Washington bouleversante), les acteurs, et surtout les actrices sont pleins de grâce dans ce drame maîtrisé.