Comment parler de The Tree of Life, le nouveau film de Terrence Malick, Palme d’or au 64e Festival de Cannes qui déchire la presse et les spectateurs depuis plusieurs jours? Il y a ceux qui adorent, et ceux qui détestent. Et puis ceux, qui comme moi, sont un peu dubitatifs. Autant le dire tout de suite, je n’écrirais pas des dizaines de lignes sur le film, ni ne commencerait une analyse en profondeur de cet ovni cinématographique. Mais quelques mots quand même sur cette expérience particulière, qu’il faut tenter par soi-même et ne pas se laisser influencer par les autres. The Tree of Life fait partie des films sensoriels, intimes, par le sens où chacun y verra et y ressentira quelque chose de différent. Mais de quoi ça parle au fait? Difficile de résumer ce film. Pourtant il y a une certaine trame narrative que l’on peut extraire de ce bouillonnement d’images : ce serait l’histoire d’une famille américaine dans les années 50, vue à travers le regard d’un des enfants de la famille. Celui-ci grandit entre un père autoritaire, parfois violent (Brad Pitt, sobre), et une mère aimante et douce (Jessica Chastain, sublime de douceur et de finesse). Jusqu’à ce qu’un drame secoue cette famille en plein cur. Le film refuse la linéarité, nous faisant passer du présent dans lequel Sean Penn (le fils aîné devenu adulte) se souvient de son enfance et de ses parents, à l’époque de quand il était enfant (période centrale de l’uvre), et Malick ne nous épargne pas un trip d’une dizaine de minutes où il nous fait voir la création du monde avec big-bang et dinosaures (une partie qui n’a rien à faire là et qui n’est pas introduite correctement). Film mystique, philosophique, métaphorique, The Tree of Life essaie d’embrasser l’Humanité dans son entier, en mêlant l’homme, la religion, l’amour, l’univers…Bref, de quoi déstabiliser, surprendre et surtout diviser. Mais une chose sur laquelle il me semble tout le monde peut être d’accord est la beauté des images. En cela, Terrence Malick est un orfèvre, un faiseur d’images hors pair. C’est beau, magnifique, et le travail sur la photographie est incroyable. Mais là où je suis très déçue est que la coquille, aussi belle soit-elle, se révèle vide. Vide d’émotions. On nous promettait un grand bouleversement, un grand chambardement jamais vu dans notre vie de petit cinéphile et finalement, les yeux restent secs, le cur reste de marbre excepté quelques petits pincements. Ce film, on aurait dû l’avoir dans la peau, s’en souvenir des jours après, frissonner dès qu’on y pensait. Moi, c’est le Gamin au vélo des frères Dardenne qui m’a fait cet effet là. Alors oui, The Tree of Life est un beau film, lent, musical, surprenant, mais il n’a pas la force d’une claque, celle que l’on attendait tous. Ce sera pour la prochaine fois, Terrence, j’espère !
Moi aussi, la bande annonce était merveilleuse mais le film est d’un ennui. C’est incroyable de voir que Malick est finalement qu’un vieillard prétentieux !
Je ne sais pas ce qui s’est passé entre la décuoverte de la bande annonce, qui me donnait des frissons, et ce film, qui m’a complètement laissé indifférent. Et pourtant, j’admire Malick