Transfiguration

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Un Certain Regard – Festival de Cannes 2016

Transfiguration est un film de vampires sans…vampires. Pas de fantastique, pas de vampires à la Twilight, mais du réalisme. C’est ce que répète plusieurs fois le personnage principal, Milo, jeune adolescent renfermé, obsédé par les vampires. Au point de croire en être un. A moins qu’il en soit vraiment un…

Michael O’Shea livre un premier film pour le moins intéressant et étrange. Transfiguration s’ouvre sur une scène intrigante dans des toilettes publiques. Un homme est attiré par un bruit de succion provenant d’un box de WC. Il voit deux paires de chaussures par en dessous et s’en va vite, persuadé d’assister à une gâterie sexuelle. Il n’en est rien puisque Milo (Eric Ruffin) est en train de vider de son sang, à la manière d’un vampire, un homme.

Dérangeant est le premier mot qui me vient à l’esprit à propos de ce film. En raison de son personnage principal : Milo est mutique, renfermé, pas très grand de taille, avec un visage aux traits enfantins et un regard vide. Ah oui, et il pense être un vampire et « chasse » régulièrement des proies pour boire leur sang (qu’il a du mal à digérer). Sa rencontre avec Sophie (Chloe Levine), une jeune fille qui vient d’emménager dans l’immeuble, va le changer progressivement. Une histoire d’amour va se nouer entre les deux adolescents, tous deux perdus. Un peu d’amour mais peu d’émotions, car le film reste très froid et le personnage de Milo a du mal à attirer la sympathie (du moins, c’est ainsi que je l’ai vécue).

Transfiguration est un film lent, peu bavard et minimaliste qui se dévoile peu à peu. Michael O’Shea utilise les images pour donner pas mal de clés et c’est au spectateur d’être attentif (le calendrier qu’utilise Milo ressemble au cycle menstruel, la présence de croix et d’églises…). C’est un film de genre, nourri de beaucoup d’influences (beaucoup sont citées) mais le réalisateur arrive à créer son propre univers. Un univers réaliste donc où le « vampirisme » est une sorte de maladie psychologique, une maladie qui empêche Milo de voir la réalité et le pousse à tuer. On est loin des vampires de Twilight ou True Blood. Il n’y a absolument rien de séduisant ou de sexy, mais une atmosphère malsaine, pesante, et des moments de violence bestiale. Je ne vous en dirais pas plus mais vous conseille de découvrir ce film lors de sa sortie en salles, il ne peut laisser indifférent.

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