Après la tempête

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Un Certain Regard – Festival de Cannes 2016

Malgré un début de carrière d’écrivain prometteur, Ryota accumule les désillusions. Divorcé de Kyoko, il gaspille le peu d’argent que lui rapporte son travail de détective privé en jouant aux courses, jusqu’à ne plus pouvoir payer la pension alimentaire de son fils de 11 ans, Shingo. A présent, Ryota tente de regagner la confiance des siens et de se faire une place dans la vie de son fils. Cela semble bien mal parti jusqu’au jour où un typhon contraint toute la famille à passer une nuit ensemble…

Alors que la sélection officielle peinait à surprendre et séduire, le nouveau film de Hirokazu Kore-eda a été montré dans la (quasi) indifférence dans la sélection Un Certain Regard. Et c’est un énorme coup de coeur ! Habitué du Festival, le cinéaste japonais y a notamment présenté deux films en compétition, Tel père tel fils et Notre petite soeur l’année précédente. Après la tempête est peut-être le film que j’ai préféré de sa filmographie. C’est drôle, tendre, émouvant et intelligent. Kore-eda parle encore et toujours de la famille, des relations familiales (surtout père et fils) et de la difficulté de grandir (pour le fils…comme pour le père !). Des thématiques qu’il a abordé de nombreuses fois, mais Après la tempête a un goût singulier. Il y a un côté fantaisiste avec le métier de Ryota, détective privé, un zeste de fin du monde avec cette menace d’une tempête violente qui plane sur nos protagonistes et beaucoup d’humour avec le personnage de la grand-mère (interprétée par Kirin Kiki), un des plus beaux personnages que Kore-eda a écrit ! C’est un drame joyeux, un drame sur la vie, mettant en scène un homme qui va devoir apprendre à accepter ce qu’il est devenu et avancer. Sans pour autant perdre ses yeux d’enfant. Les dialogues sont fins, poétiques, les acteurs tous excellents. Hiroshi Abe, qu’on a pu voir dans I Wish (Kore-eda, 2012), prête sa silhouette dégringandée au personnage de Ryota, looser magnifique. Pas de misérabilisme, pas de mélodrame, mais quelques jours dans la vie de cet homme, entouré d’une famille haute en couleurs, et à travers sa relation avec son fils, plus sage que lui à seulement 11 ans. Une petite merveille qui aurait parfaitement eu sa place en compétition mais qui devrait trouver sans mal – je l’espère – de nombreux spectateurs lors de sa sortie en salles !

Pas de date de sortie, mais ça ne saurait tarder !

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