Compétition officielle – Festival de Cannes 2016

Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que rien ne permet de l’identifier, Jenny n’a plus qu’un seul but : trouver le nom de la jeune fille pour qu’elle ne soit pas enterrée anonymement, qu’elle ne disparaisse pas comme si elle n’avait jamais existé.

Quelle déception que le nouveau film des frères Dardenne ! Je suis une fervente admiratrice des réalisateurs belges, mais là je suis perplexe. L’intrigue qui tourne autour de la culpabilité de l’héroïne est pesante. On a l’impression qu’il n’y a pas de finesse dans l’écriture du scénario, c’est lourd (par exemple sa relation avec le jeune étudiant qui travaillait pour elle, qu’elle harcèle). On est bien loin de l’Enfant ou du Gamin à velo, pour ne citer qu’eux. Jenny, jeune médecin, est confrontée à la mort d’une inconnue. Elle va se retrouver à enquêter pour trouver son identité car elle se sent responsable de la mort de la jeune femme, n’ayant pas ouvert la porte lorsque celle-ci a sonné. Solitaire et perfectionniste, la jeune médecin va se heurter à un monde violent dans lequel les vérités sont cachées, enfouies. Elle va devoir aussi faire face à elle-même et à ses limites. Si au début on admire la tenacité de l’héroïne, Jenny (interprétée par Adèle Haenel, qu’on a vu meilleure), elle nous agace rapidement et se révèle peu crédible. Sinon, l’intrigue reste intéressante, mais le thème de la culpabilité a déjà été mis en scène – et en mieux – dans 38 témoins (de Lucas Belvaux avc Yvan Attal). Dommage aussi que Jérémy Rénier, acteur fétiche des Dardenne, surjoue, notamment dans sa dernière scène, ce qui empêche le spectateur de réellement s’immerger dans ce drame. Rien de désagréable, rien de surprenant aussi, mais un film des frères Dardenne en mode mineur et peu inspiré.

Sortie en salles le 12 octobre 2016.