Je connaissais de nom Justine Trier mais n’avais pas vu son premier film, La bataille de Solferino. En revanche, suite aux très bons échos de son second long métrage Victoria, présenté à la Semaine de la critique au Festival de Cannes, j’y suis allée. J’ai donc découvert la belle Virginie Efira au bord de la dépression, avocate mère de deux petites filles séparée de leur père, qui n’a plus goût en rien et en qui se soit. Victoria, donc, super-héroïne des temps modernes, se retrouve coincée entre son ami Vincent, accusé de tentative de meurtre sur sa compagne, qu’elle accepte – à contrecoeur – de défendre, son ex qui écrit sur elle en dévoilant ses secrets (personnels comme professionnels) et Sam, ex-dealer à qui elle a évité la prison et qu’elle engage comme jeune homme au pair.
Une comédie loufoque et burlesque qui cache également beaucoup de noirceur. Car derrière la jolie blonde en petite robe, il y a cette femme qui ne s’en sort plus, qui tient debout grâce à des cachets et qui se noie dans les coups d’un soir à la recherche du plaisir, de quelque chose d’autre. On s’attache instantanément à cette femme, Victoria Spick, sexy et perdue, bordélique et naïve, interprétée par l’excellente Virginie Efira, qui trouve ici un de ses plus beaux rôles. Les influences « alléniennes » se font sentir et les dialogues qui font mouche, piquants et tendres à la fois, séduisent. Il faut saluer les très bons acteurs (Vincent Lacoste, Melvil Poupaud…) qui entourent Victoria, les seconds rôles barrés, la justesse d’un scénario qui fait sourire et émouvoir en même temps. Bref, un joli portrait de femme, réussi et piquant, qui cache une mélancolie et une profondeur émouvante.