Captain Fantastic

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Quel ne fût pas ma surprise quand j’ai appris que Matt Ross, le scénariste et le réalisateur de l’excellent Captain Fantastic, était aussi l’interprète de Gavin Belson dans Silicon Valley (trois saisons sur HBO) ainsi que de nombreux rôles dans diverses séries (Big Love, Magic City, American Horror Story) ! Ainsi, entre deux épisodes, Matt Ross a réalisé cette petite pépite qui a remporté le prix de la mise en scène à un Certain Regard au dernier Festival de Cannes. Captain Fantastic n’est pas un super-héros mais un père de famille qui, avec sa femme – au début du film hospitalisée – ont décidé d’élever leurs enfants loin de la société, dans la forêt au nord-ouest des Etats-Unis. Ils ont entre 6 et 18 ans, chassent pour se nourrir, ont lu Marx et Tolstoï, connaissent par coeur la Constitution, cultivent leurs propres légumes, savent survivre dans la forêt, bref une éducation hors norme ! Mais un malheureux événement vient bouleverser leurs vies : leur mère décède. Les enfants veulent lui rendre hommage et insistent pour aller à son enterrement. Ils vont devoir se frotter au monde « réel » dans un road trip qui va les changer profondément.

En s’interrogeant, et en nous interrogeant, sur l’éducation que l’on souhaite donner à nos enfants (comment être de bons parents?), le réalisateur porte un regard acéré sur notre société, tout en jouant avec les limites. Lors d’un repas de famille entre Ben et sa soeur, le choc des éducations se fait avec fracas. D’un côté, la fratrie qui n’a jamais bu de coca-cola ni de bonbons, et de l’autre, des jeunes comme on en voit des centaines, soit tout le contraire…Matt Ross va dans l’excès pour mieux en suite démontrer qu’aucun de ces deux modèles ne prévaut. Et qu’il n’y a pas une seule éducation parfaite, comme notre Captain Fantastic va le découvrir violemment. Le scénario est brillant et intelligent, chaque personnage a sa personnalité, il y a plein de petits détails qu’on se régale à découvrir. C’est drôle et émouvant, extrêmement bien interprété, Viggo Mortensen en tête, suivi de tous les jeunes acteurs qui jouent ses enfants : George Mackay, Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton, Shree Crooks et Charlie Shotwell. On s’attache très vite à cette petite tribu que nous allons suivre dans leur plus grande aventure : découvrir la vie, dans toutes ses souffrances, sa grandeur, sa dureté, sa diversité…La dernière partie est peu en dessous du reste du film, prévisible et conventionnelle, mais la scène finale est parfaite. L’équilibre est atteint et c’est juste…beau.

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