Premier contact

En seulement quelques d’années, Dennis Villeneuve s’est imposé comme un des grands réalisateurs du cinéma international. C’est grâce à Incendies (2011), long-métrage très bien accueilli dans le monde entier, que le réalisateur canadien voit s’ouvrir les portes de Hollywood. Mais il a l’intelligence de privilégier le scénario plutôt que des films de commande sans intérêt. S’en suivent Prisoners, Enemy et Sicario. Dans chacun de ces films, Villeneuve s’intéresse au bien et au mal, filme de manière intense et prenante, captivante même, et bouleverse les codes. Avec Arrival (en vo), le réalisateur touche au film de science-fiction et d’aliens. C’est une claque, une merveille, un des plus grands films de SF de ce siècle – n’ayons pas peur des mots, ni des hyperboles. Après une ouverture magnifique (dont nous ne dirons rien), Louise Banks (exceptionnelle Amy Adams) découvre que de mystérieux vaisseaux sont apparus sur terre. Experte en linguistique, elle est rapidement approchée par l’armée US qui veut prendre contact avec les aliens et découvrir leurs intentions. Aidée d’une équipe d’experts et Ian Donnelly (sobre Jeremy Renner), un scientifique, elle va tenter de percer le langage de ces êtres et communiquer avec eux.

Evidemment, comme dans tout film de Dennis Villeneuve qui se respecte, le film dépasse rapidement son synopsis et va bien plus loin que ça. Premier contact nous parle de la peur de l’autre, de haine, de la mort et du deuil, du repli sur soi, de notre rapport au temps, de la nécessité d’être uni, de tolérance, de choix moraux. De la science-fiction qui parle de nous, des pays dans lesquels nous vivons, de notre actualité. Intelligent, donc. Puissant et audacieux également. Et beau. Grâce aux images sublimes et à une mise en scène pleine de tension, rythmée, on est incapable de détacher nos yeux de l’écran. Quand Louise Banks – et nous avec – rentrons pour la première dans ce vaisseau mystérieux, on a le souffle court. Le scénario, brillant, se renouvelle sans cesse, invente, nous bouscule, nous manipule, sans jamais nous ennuyer, mêlant drame intimiste et SF.

C’est à mon sens son oeuvre la plus aboutie, la plus dense et la plus belle. Amy Adams n’a jamais été aussi excellente, elle tient ici son plus grand rôle (et peut-être une nomination à l’oscar ?). Voici sans doute le plus beau film de l’année. En tout cas, un film qui va compter et une nouvelle étape dans la filmographie déjà riche de son cinéaste, Dennis Villeneuve, qui aime nous questionner et jouer avec le spectateur. A la manière de Christopher Nolan, il est un des rares à savoir conjuguer film à gros budget et film d’auteur exigeant. On a hâte de voir la suite de son parcours, qui sans aucun doute, saura nous surprendre !

 

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