En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies…
Le cinéaste québécois Dennis Villeneuve était attendu au tournant. En réalisant la suite du mythique Blade Runner de Ridley Scott (1982), il s’attaquait à un gros défi. Trouver sa place dans cet univers de science-fiction déjà existant, sans se trahir ni trahir le premier film. Entremêler blockbuster et film d’auteur, machine à sous et film avec une âme. Réalisateur surdoué (Incendies, Enemy, Sicario, Prisoners et l’année dernière le sublime Premier Contact – pour ne citer qu’eux), Villeneuve dessine au fil des années une filmographie éclectique, originale et fascinante. Blade Runner 2049, donc. Ryan Gosling prend la relève de Harrison Ford (mais rassurez vous celui ci est toujours là), en interprétant un nouveau réplicant faisant face à un mystère à élucider. L’intrigue scénaristique principale n’est pas ce qui peut caractériser au mieux ce nouveau Blade Runner, peu originale et pas très conséquente. Beaucoup seront donc déçus. Ceux qui s’attendaient à un film bourré de scènes d’action aussi. Villeneuve préfère le contemplatif aux bastons. Le film déploie sur 2h40 son atmosphère envoûtante, intense, dans des décors vertigineux à travers des plans et des scènes absolument magnifiques (son directeur de la photographie est le grand Roger Deakins). Oui, Blade Runner 2049 est absolument magnifique, sublime, ensorcelant. La richesse visuelle du film est impressionnante. Concernant la richesse narrative, assez pauvre, on sent la volonté de Dennis Villeneuve d’aller plus loin que l’intrigue principale assez pauvre à travers des thématiques telles que la réalité et le virtuel, l’humain et le robot (le personnage de K est extrêmement et fascinant), les désirs enfouis, les origines et l’identité. Le film aborde tout ça mais peine à les développer. Le résultat, à défaut d’être bouleversant, est juste alors émouvant, manquant de passion et d’âme. C’est un peu décevant, surtout frustrant.
Blade Runner 2049 est une oeuvre hypnotique, crépusculaire, sombre et dépressive. C’est visuellement parfait mais frustrant du côté de la narration. Dennis Villeneuve n’en reste pas moins un cinéaste surdoué que l’on continuera à suivre.