Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
Paula est agaçante. Elle devient à moitié hystérique (ou l’était-elle déjà ?) quand son compagnon la quitte. Mais Paula est aussi irrésistiblement attachante et émouvante. « J’étais tout pour lui. Maintenant je ne suis plus rien », dit-elle d’une voix tremblante au médecin qui lui recoud le front. Le ton du premier film de Léonor Séraille est donné. Jeune femme sera une tranche de vie douce-amère, à la fois drôle et dure, sur une trentenaire qui essaie de se (re)construire ou du moins, de survivre à une rupture brutale. Mais attention, Jeune femme, qui a remporté la Caméra d’or au dernier Festival de Cannes, n’est absolument pas un cousin des rom-com américaines pour filles. Pas de glamour, pas de paillettes. Plutôt l’incertitude de savoir où dormir, la difficulté de trouver un travail, d’être soi quand on refuse de rentrer dans le moule, une ode à la liberté. Jeune femme ne fait rien comme les autres, à l’image de son héroïne, Paula, un peu fêlée et fantasque, terriblement émouvante. Il faut dire que l’actrice Laetitia Dosch, fantasque, légère, farfelue, bouffe littéralement l’écran. Un portrait de jeune femme moderne, hors des sentiers battus, qui érige Léonor Séraille comme une réalisatrice à suivre !