Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux – jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets…
Quelques semaines seulement après la sortie de The Third Murder (un thriller psychologique un peu décevant), Hirozku Kore-eda revient au Festival de Cannes avec son nouveau film qui renoue avec certaines de ses précédentes œuvres. Dans la veine de Nobody Knows, Tel père tel fils et Notre petite soeur, le cinéaste japonais continue à explorer les thématiques de la famille, de l’enfance et des liens du sang et du coeur. En racontant le quotidien de cette « famille », il montre une face du Japon que l’on connait peu. Celle des petites gens ayant subit la crise économique de plein fouet, tentant de survivre comme ils peuvent. C’est avec une délicatesse infinie que le réalisateur raconte leur histoire, en évitant tout misérabilisme malvenu. Une affaire de famille est à mon sens son meilleur film, car le rythme lent de ces premiers longs métrages, qui pouvait dérouter, a laissé place à un rythme dynamique. La mise en scène est toute en pudeur et élégance. Les personnages, touchants, drôles, émouvants, sont merveilleusement interprétés par une troupe d’acteur au diapason: Lily Franky, Kirin Kiki, Sakura Andô…Mention aux jeunes enfants, excellents : Kairi Jyo et Miyu Sasaki. La réussite foudroyante de ce long-métrage est qu’il mélange chronique sociale et familiale avec brio, tendresse et délicatesse. Impossible de ne pas être touché par cette famille, abîmée, recomposée, un peu voyou, mais aimante. Une affaire de famille est une perfection, une merveille de chaque instant, qui vos bouleversera. Une Palme d’or accessible à tous,
Sortie : prochainement